La Quête des Origines - Back to 640 !!!

Episode 1 - Retour aux cités et révélations

Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese.

Sixième jour du mois de Kythorn, 639 DR, Kormul, le Shaar
méridional, Faerun

Deuxième Âge de ce monde.

Le 6 Kythorn, je commençai (enfin) mes recherches en bibliothèque. Elles ne
s'arrêteraient plus, jusqu'au jour fatidique. J'avais à l'esprit de tirer le
meilleur des ressources du Temple d'Oghma de Kormul, du Temple d'Oghma de
Lhesper, et bien entendu de la Guilde de magie de Lhesper.

Je ne gardais pas un excellent souvenir de la première rencontre avec les
prêtres du Temple d'Oghma de Kormul. L'abbé, fort méfiant, m'avait reçu avec
froideur, dissimulant assez mal son impatience, voire son mépris. Aussi pris-je
le parti d'initier cette nouvelle rencontre selon les formes. Je me présentai à
l'abbé avec deux documents officiels : un parchemin frappé du sceau des
Shieldheart me désignant comme le chroniqueur attitré de la famille et un autre
parchemin frappé du sceau impérial me délivrant le titre de "mage au
service de l'Empire". A la lecture du second parchemin plus que du
premier, l'expression et l'attitude de l'abbé changèrent quelque peu. Il me
sourit et m'indiqua que ses moines allaient se charger de me remettre tous les
documents nécessaires à mes recherches pour peu que je fusse capable de lui en
énoncer précisément les contenus, ce que je fis sans rien laisser transparaître
de ma joie et de mon excitation.

J'avais décidé d'organiser mes premiers thèmes d'étude selon le plan suivant :

- Evénements marquants dans la région autour de 600 DR ;

- Début de l'Empire (451 DR)

- Généalogie des Angaraths (de 451 DR à 339 DR) ;

- Schisme entre Arshadalon et l'Eglise de Tiamat (autour de 480 DR) ;

- Histoire de l'Enclave d'Emeraude dans la région ;

- Localisation et histoire de la cité des "Portes des Crocs de
Métal".

Lorsque, accompagné par un jeune moine oghmite, je pénétrai dans la
bibliothèque du Temple, attenante au scriptorium, j'humai avec délice les
odeurs entremêlées de cire, de bois, de cuir et de parchemins qui me
rappelèrent un bref instant celles des formidables bibliothèques de Candlekeep,
de Cormanthor, de l'Académie de magie de Lunargent, du Collège de Thaumaturgie
de Miresk, tant de célèbres sanctuaires du savoir où j'avais passé de si
longues heures de ma vie à étudier et méditer. En comparaison, cette
bibliothèque était de taille fort modeste et le nombre de volumes et de
rouleaux entreposés sur les étagères plutôt limité. Retirant le gant de ma main
gauche, je laissai mes doigts se promener sur le dos d'une série de grimoires
situés à ma hauteur : quelques oeuvres littéraires célèbres, divers traités de
philosophie et de théologie, de mathématiques, de grammaire, d'histoire de la
région... L'indexation était impeccable, les ouvrages soigneusement entretenus.

Deux moines vinrent me demander sur quels sujets je souhaitais travailler. Je
leur exposai mon plan. Ils partirent à la recherche de sources jugées
pertinentes et revinrent une demi-heure plus tard avec une bonne dizaine de
volumes. Pour commencer me dirent-ils... Je me plongeai sans plus attendre dans
la lecture, concentré, prenant parfois des notes, interrompu de temps à autre
par l'un des moines qui apportait des sources complémentaires. Je ne sortis du
Temple qu'à sa fermeture, alors que les moines se préparaient à diner. Dehors,
il faisait nuit.

 


 

Discussion entre Chaka et Enguerrand.

 

Chaka rejoignit Enguerrand dans le bureau privé de ce dernier.
Dehors il faisait nuit et frais. Enguerrand se relaxait dans un large fauteuil,
près de la cheminée, dans laquelle une bonne flambée dégageait chaleur et
crépitements. Il avait une coupe de vin à la main. Il portait des vêtements
confortables confectionnés dans de nobles matériaux. Le mage, quant à lui,
avait quelque peu modifié ses atours, sans pour autant verser dans la
fantaisie. Il portait une chemise de soie blanche finement brodée, et par-dessus,
un pourpoint fait de cuirs sombres, des pantalons et des bottes de cuir.
Enguerrand nota immédiatement (et avec amusement) la rapière, qui battait son
flanc gauche.

Enguerrand : Ah Chaka, prenez place je vous prie. J'ai pensé que nous pourrions
discuter un peu vous et moi...

Le mage s'assit dans un autre fauteuil.

Chaka : Mais très certainement.

Enguerrand (ton badin) : Je suis toujours aussi ignorant de ce qu'est la Roue
du Temps vous savez. Vous vous souvenez de ce que vous m'aviez dit, que vous
craigniez de me submerger d'informations ? Et bien j'ai du temps ce soir, je
vous écoute.

Enguerrand se renversa dans son fauteuil prenant ses aises.

Chaka (soupirant) : Hmm. Soit. Partons donc du commencement. Avant tout, vous
devez savoir que la grande diversité des systèmes de datation de notre
continent, Faerun, ne constitue pas une impasse pour l'échange d'informations
entre les peuples. Pourquoi ? Vous êtes vous déjà posé la question ? Parce que
la plupart des historiens et des sages se réfèrent pour dater les événements à
un calendrier original, toujours le même, dans lequel toutes les années depuis
environ... 1300 ans jusque dans environ... 1000 ans (d'aucuns disent 1500 ans)
ont un nom bien spécifique, qui, en réalité, est censé évoquer un élément
historique particulièrement marquant. Pour beaucoup, cette nomenclature
inédite, appelée Roue du Temps, fut imaginée par Alaundo le Prophète, un
talentueux devin, qui vécut à Candlekeep aux alentours du premier siècle de
notre ère.

Pause.

Chaka : On sait moins qu'en réalité le rôle d'Alaundo dans la conception de
cette oeuvre formidable est quelque peu exagéré. Car ce n'est pas lui, mais une
érudite netherese, Augathra, dite la folle, surnommée également la prophétesse
perdue ou la devineresse maudite (j'essaie de trouver les bons termes dans
votre langue sans trahir le sens) qui conçut l'essentiel de la Roue du Temps,
Alaundo ne se contentant que de la traduire intégralement en langue
vernaculaire en apportant quelques ajouts mineurs...

Pause.

Chaka : Pour revenir à ce qu'est la Roue du Temps, vous aurez noté que
retrouver a posteriori l'événement le plus marquant d'une année passée,
justifiant son nom, est un exercice délicat, mais pas impossible. Quelle
devrait-être notre démarche intellectuelle pour une année future ? Doit-on
chercher un sens dans le nom choisi par Augathra ? Peut-on et doit-on y déceler
une indication sur le futur ? Peut-on et doit-on prévoir le futur à partir de
l'oeuvre d'Augathra ? Ce sont là des questions embarassantes qui appellent des
réponses compliquées. Et qui ont engendré bien des polémiques sur les bancs des
écoles, collèges et universités...

Pause.

Chaka (neutre) : J'ai tellement étudié la Roue du Temps que j'en ai perdu le
goût des choses simples qui composent la vie, tellement lu de livres à la lueur
des bougies que j'en ai abimé mes yeux. Je connais par coeur le nom de
certaines années, en particulier celles qui correspondent à des périodes
historiques qui m'intéressent, sur lesquelles je travaille. L'année prochaine
est un bon exemple. Son nom, selon la Roue du Temps, est : "l'année de la
Bête à crocs". Ne doit-on pas y voir une allusion subtile à la cité des
Portes des Crocs de Métal où s'amassent en ce moment les gnolls - ces créatures
immondes aux mâchoires puissantes - et d'où ils déclencheront leur offensive ?
Ayant croisé d'autres sources d'informations et fait usage de rituels de
divination, j'ai acquis la conviction profonde que le pire était à craindre
pour l'Empire, c.à.d. pour le monde que vous avez toujours connu depuis que
vous êtes né. J'entrevois un déclin précipité de l'Empire après que les gnolls
déchainés en raseront la capitale. On peut croire en cette prophétie ou
préférer s'en détourner, l'ignorer. Mais entendez-moi bien, Enguerrand. Point
ne devez mépriser les secrets de la divination et des devins. Ils voient plus
loin que le reste des hommes. Si vous croyez en la véracité de mes propos et
n'y voyez pas les propos d'un fou ou d'un halluciné, suivez mon conseil et
préparons-nous. Positionnons-nous. De quel côté sera-t-on quand les gnolls
frapperont ?

Enguerrand : Si possible, pas sous leurs épées...

Chaka : Ceci n'est qu'un prélude à mes révélations. Je peux continuer ou
m'arrêter ici. Il y a déjà matière à questions de votre part et à explications
complémentaires.

Enguerrand : Ne me baratinez pas Chaka. Vous ne me dites pas toute la vérité.

Chaka (sourire en coin) : En effet. Pas pour le moment. Soyez patient. Mais ce
que je dis là, vous pouvez raisonnablement le tenir pour fiable. Ce que je tais
à dessein n'est pas essentiel à la compréhension de l'ensemble. Ce sont des
points qui me concernent plus spécifiquement ou des hypothèses personnelles
dont je ne peux démontrer l'exactitude.

Enguerrand : Contrairement à tout ce que vous venez de dire? (Enguerrand
scrutait avec attention l'attitude du mage, sembla interloqué un moment puis
lui demanda de continuer)

Chaka (redevenu sérieux) : Plus jeune, je me méfiais des prophéties, comme vous
aujourd'hui, mais j'ai appris, souvent à mes dépens et presque toujours dans la
souffrance, à y croire. Ce que nous prenons pour du hasard n'est qu'une
manifestation de notre ignorance. Jensag, l'oracle d'Harrowdale, avait coutûme
de dire : "Tout est écrit et nous ne sommes que des pantins entre les
mains des Dieux" et il avait bien raison ! Et maintenant puis-je
poursuivre ?

Enguerrand, perplexe, haussa les sourcils.

Chaka (baissant d'un ton) : La suite n'est connue que d'un très petit nombre de
savants. Alors qu'Augathra recevait des visions positives pendant la journée et
les interprétait calmement pour composer son oeuvre, durant la nuit, son
sommeil était troublé par d'inquiétants cauchemars et par de terrifiantes
hallucinations dont elle se souvenait à son réveil avec une étonnante précision
et qui constituait pour elle une autre source prophétique, obscure de par ses
origines mais néanmoins signifiante. Les prophéties nocturnes d'Augathra,
entrelacées dans les prophéties diurnes, forment ce qui fut appelé "La
Noire Chronologie", une collection de sombres présages et de savoirs
secrets, des savoirs interdits, jugés dangereux pour l'âme humaine. Augathra
consigna ce savoir dans un livre appelé le "Livre des Ténèbres". A ma
connaissance, il n'en existe qu'un exemplaire sur Faerun. Vous me suivez toujours?

Enguerrand : Où voulez-vous que j'aille ? Continuez...

Chaka (ton feutré) : Augathra compila donc la Noire Chronologie pour
l'éternité. Mais son esprit ne put résister à la noirceur de ses visions et la
pauvre femme sombra dans la folie, alors que parallèlement, prisonnière et
victime de ces mêmes visions, devenue malgré elle l'instrument d'une puissance
supérieure, elle se trouvait condamnée à vivre éternellement dans un monde de
chimères. Dans son malheur, Augathra finit par comprendre que ses visions ne pouvait
que trouver leur source dans le principe primordial des ténébres et de la nuit
qu'on appelle Shar.

Pause.

Chaka (sombre) : Quelques rappels de cosmogonie s'imposent à ce niveau du
récit... Après que le Seigneur Ao eut créé l'univers, il est dit que le chaos
tourbillonnant s'agrégea pour former deux principes divins jumeaux : Sélûné,
une entité de lumière et de création, et Shar, un pouvoir de ténèbre et de
destruction. L'essence même de Shar est paradoxalement liée au néant qui
prééxiste à l'acte fondateur d'Ao. Shar reflète l'obscurité originelle, le vide
parfait, troublé au commencement des temps par un Dieu suprême, distant et
indifférent. Shar aspire par dessus tout à un retour au calme de la
non-existence.

Pause.

Chaka (ton feutré) : Augathra fut amenée à conclure que Shar lui avait révélé
ces visions soit par erreur, soit dans l'intention perverse d'implanter dans le
monde les graines de la corruption et ce à un point tel que pour quiconque en
comprendrait la signification, il deviendrait évident que le monde coure
inéluctablement vers une destruction programmée et définitive, selon les
volontés d'une puissance supérieure "usant de patience", devant et
pour laquelle, comme le dit l'Apôtre : "un jour est comme mille ans et
mille ans sont comme un jour". [2 Pierre, III, 8]

(Enguerrand restait attentif)

Chaka (air grave) : Deux années doivent plus spécifiquement retenir notre
attention : 1358 DR "l'année des Ombres" et 1385 DR "l'année de
la Flamme Bleue". En effet, pour les deux calendriers, ces deux années
coincident avec l'apparition d'événements d'une extrême gravité pour
l'équilibre du monde. Les années qui suivent 1385 sont ressenties ou décrites
comme une période de désespoir.

Pause.

Chaka (ton feutré, expression inquiétante) : On note que la Roue du Temps
n'établit pas de relation particulière entre les deux dates. Tout à l'inverse,
la Noire Chronologie laisse entendre que 1358 annonce 1385. Et, toujours selon
la Noire Chronologie, 1385 correspond à une victoire pour Shar, mieux : un accomplissement...

Enguerrand : Des inversions... Etrange... Poursuivez.

Chaka s'était tu. Il connaissait le talent d'Enguerrand pour accoucher les
esprits. Il semblait réfléchir à la suite de ce qu'il allait dire ou ne pas
dire. Il était déjà allé bien au-delà de ce qu'il souhaitait révéler.

Chaka (après une longue inspiration) : Oh et puis, au point où nous sommes
rendus... Que Mystra me pardonne ! Sachez qu'une fois encore les prophéties
disent vrai. C'est la réalité. Un cataclysme sans précédent se produira bien en
1385, c.à.d. dans 746 ans. Je le sais de manière certaine. Et pour cause : j'y
ai survécu, j'ai été le témoin des dégâts, j'en ai mesuré toutes les
effroyables conséquences. Et mes compagnons Voyvodin, Marty, Wryven Ulondaar,
et Caius Séranus, l'archiprêtre de Waukeen, également. Oui... Nous sommes les
enfants de cette époque de misère et de lamentations.

Pause.

Chaka (sombre) : Alors comment est-il possible que je me trouve aujourd'hui
devant vous ? C'est un mystère... Mon opinion est que nous avons subi les
effets des fameux Couloirs du Temps ; nous avons été arrachés à notre époque et
ramenés 747 ans dans le passé, ici même, dans le Shaar.

Enguerrand demeurait sans voix.

Chaka (concentré) : Et maintenant revenons si vous le voulez bien à l'année 640
DR. Si nous n'agissons pas, Lhesper sera rasée et l'Empire disloqué. Une
certaine interprétation de la prophétie le laissait entendre : les livres
d'histoire l'ont consigné. Mais ce n'est pas tout. Un combat titanesque
opposera un dragon rouge ancien et colossal à une druidesse célèbre. Le dragon
n'est autre qu'Ashardalon. Et la druidesse est la chef du Ministère des Vents
au sein de l'Enclave d'Emeraude - une congrégation druidique, créée en 374 DR
du coté du Vilhon Reach, ayant depuis développé des ramifications jusque dans
le Shaar. Elle se nomme Dydd Kojar. Cet événement-là, les livres d'histoire
l'ont passé sous silence...

Chaka (ton feutré) : Et si la "Bête à crocs" de la prophétie ne
désignait pas les gnolls mais un dragon, et pas n'importe lequel, l'un des plus
puissants qui aient jamais vécu dans ce monde : Arshadalon ? Simple hypothèse
de travail mais qui mérite d'être soulevée vous ne croyez pas ? En tout cas, ce
dont je suis sûr, c'est que l'issue du combat entre Arshadalon et Dydd aura des
implications fondamentales dans le plan général de Shar. Je ne connais pas les
extraits de la Noire Chronologie relatifs à cette période mais je serais prêt à
parier qu'on peut y trouver la trace d'une relation de cause à effet.

Pause.

Chaka (ton feutré, air grave) : Ma mission pour ce que j'ai compris, qui est
aussi celle de mes amis, est de surveiller la venue de cet événement et si
possible d'en infléchir le cours dans un certain sens, afin que le pire ne
survienne jamais. Il me faut également mettre dans le secret certaines
personnes puissantes dans cette époque.

Enguerrand demeura éberlué un instant avant de réagir.

Enguerrand : Vous m'obligez à voir grand. Trop grand. Je veux vous croire, vous
êtes trop mauvais comédien pour inventer tout cela... Pour ce qui est des
dieux, j'avais plutôt dans l'idée qu'ils s'occupaient guère de nous. J'aimerais
qu'Aragnel se prononce sur une telle ingérence divine dans nos destinées... Et
s'il corrobore vos dires et que de grandes choses se préparent, ce serait
dommage de ne pas en être.

 


 

Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese.

Huitième jour du mois de Kythorn, 639 DR, Kormul, le Shaar
méridional, Faerun

Deuxième Âge de ce monde.

Après moult hésitations, j'ai enfin révélé un grand nombre de choses à
Enguerrand. C'est un risque. Mais il faut le prendre. Il serait suicidaire de
monter une expédition dans le camp gnoll pour récupérer Voyvodin, Marty et
Wyrven. Marty trouvera une solution. Il est plein de ressources. Dès que je
pourrai, je les contacterai pour connaitre leur état, leur fournir des
informations, et les encourager à tenter une évasion. Pour l'heure, il me faut
avancer et pour cela, j'ai besoin d'alliés. Enguerrand m'a paru digne de
confiance. Sa capacité à entendre le récit d'événements aussi exceptionnels et
insensés m'a surpris. Reste qu'il demeure sur ses gardes, en quête de
confirmations. Il aura bien du mal à en trouver... Et il mettra du temps à
digérer les enjeux qui sont... considérables.

Lucide, il m'exhorte maitenant à tout révéler aux deux autres. Je crois que
c'est là un sage conseil. Ténaris a toutes les caractéristiques d'un brave. Et
Aragnel, en dehors de ses indéniables qualités intrinsèques, est précieux parce
qu'il est le serviteur fervent d'une Puissance qui ne vit que pour anéantir
Shar. C'est une fois de plus le sens de l'histoire qu'ils aient croisé mon
chemin ou que j'aie croisé le leur.

Demain, nous partons pour Lhesper, par bateau. Dès que l'occasion se
présentera, je dévoilerai à tout le groupe qui je suis, d'où je viens, et
quelle est ma mission.

 


 

Poème de Felevel la Verte sur le récit du combat entre Arshadalon et Dydd.

« Ashardalon le Rouge prend alors son essor,

Rugissant de flammèches, tailladant les cieux,

Quand soudain il fond sur Dydd,

La brave druidesse lui tranche les entrailles.

Le sang coule et s'enfuit la vie,

Mais le malin fait une ultime trouvaille.

De Dydd il se saisit du coeur,

Vole la flamme souille la poitrine.

Et tandis que la vaillante meurt,

De son ardeur le dragon boit le fluide,

Et survit et prolonge

La portée de son ombre. »

 


 

Chronologie indicative, 640 DR (futur possible)

10 Mirtul. La Légion Rouge prend conscience de la "trahison" de Dydd
11 Mirtul. La ville de Lhesper est envahie par les gnolls
14 Mirtul. Cassandre de Ménalk meurt au cours des combats
16 Mirtul. Dydd et Arshadalon s'affrontent

 


 

Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese.

Dixième jour du mois de Kythorn, 639 DR, Lhesper, le Shaar
méridional, Faerun

Deuxième Âge de ce monde.

Nous arrivâmes à Lhesper le 9 Kythorn dans l'après-midi. Le frère Aragnel nous
offrit l'hospitalité de son temple. Les nouvelles de la veille furent confirmées
: les épousailles d'Oberyn Martell et d'Agathe Shiedheart seraient célébrées à
la fin du mois à Lhesper. Elles donneraient lieu à une semaine de liesse, de
fêtes, de tournois, animée par l'Empereur en personne ! Ce mariage, qui avait
toutes les caractéristiques d'un mariage de raison et d'une alliance
stratégique entre familles de second rang, précéderait celui de Théodore
Shieldheart avec la fille Maerildarraine. Shieldheart casait ses rejetons avec
une intelligence et une habileté difficilement soupçonnables chez un homme
aussi inculte : il jouait bien !

Le lendemain, à l'aube, un étranger se présenta au temple. Il avait demandé à
voir le prêtre Aragnel pour se confesser. Après l'avoir entendu en privé
pendant quelques minutes, Aragnel nous convia, Ténaris et moi-même, à le
recevoir ensemble, ce que nous fîmes. Il s'agissait d'un homme de forte carrure
et de haute taille, la trentaine, en armure de plaques. Il portait une cape au
dos de laquelle on pouvait voir un soleil rouge avec une larme, sans doute une
variation du symbole religieux de Lathander. Son équipement de guerrier
comportait essentiellement un lourd de marteau de guerre et un pavois. L'homme
avait effectué un long voyage ; certaines pièces de la partie inférieure de son
armure (genouillères, grèves et solerets) étaient crottées et/ou poussiéreuses,
ainsi que l'extrêmité de sa cape. Il était mal rasé. Il s'appelait Aryon
Martell, fils d'Erfan, de la maison Martell. Il était le frère cadet du futur
époux d'Agathe et paladin de son état, dans un ordre affilié à l'Eglise de
Lathander. Une excellente recrue potentielle pour compléter nos rangs,
pensai-je.

Aryon était porteur d'une vision qu'il attribuait à Lathander et dont il
souhaitait soumettre le contenu à un prêtre réputé de l'Empire, en l'occurence
Aragnel, dans l'espoir que ce dernier l'aidât à en comprendre la signification.
Voici le récit qu'il nous tint :

"Je me réveille en sueur. Dehors, la fureur et les cris. C'est la nuit. Je
reconnais à ses hautes murailles et à ses monuments Lhesper, la capitale. Y
règne le chaos et la mort. Les murs d'enceintes ont été percés, une partie des
fortifications est tombée, de nombreux bâtiments sont détruits ou en flammes.
Des hordes de hyènes se répandent partout dans les artères de la cité, massacrant
tout sur leur passage, hommes, femmes mais aussi enfants. Dans les cieux, des
créatures monstrueuses, semblables à de gigantesques vautours, projettent des
boules de feu. L'odeur du sang et des corps tailladés, mutilés ou brulés me
donne la nausée. Je contemple ce spectacle cauchemardesque sans pouvoir rien
faire, je suis impuissant. Soudain, au milieu du tumulte, j'aperçois une
enfant, innocente, fragile - elle est la graine de vie et d'espoir dans cet
océan de souffrance. Je me précipite pour lui porter secours. Trop tard ! Des
gnolls surgissent derrière elle, l'un d'eux décoche une flèche, avec un rictus
cruel. L'enfant, touchée en plein coeur, s'écroule lentement en me lançant un
étrange regard."

La vision du paladin confirmait dans une certaine mesure mes précédents propos.
Mes compagnons commençaient à réaliser que j'avais dit vrai. Nous nous
regardâmes consternés. Puis vint le moment où je révélai à Aragnel, Ténaris et
à Aryon qui j'étais et le sens de ma mission. Je parlai pendant toute la matinée.
Ils posèrent beaucoup de questions. J'allai plus loin que ce que j'avais dit à
Enguerrand la veille. Je fournis notamment des informations sur Dydd, sur
l'Enclave d'Emeraude et son Ministère des Vents, sur Illana la druidesse ; des
détails sur le combat entre Dydd et Arshadalon (poème de Felevel la Verte), sur
la chronologie telle qu'annoncée par la Prophétie ; également de précieux
renseignements sur Angarath X, sur sa véritable identité (Gulthias Ashwands),
sur le secret de sa longévité, sur la Légion Rouge, sur Syllion Ashwands son
frère, le ministre des armées, sur Cassandre de Ménalk, le ministre des cultes,
etc.

Des thèmes compliqués furent abordés : la question du Mal, le hasard, la
nécessité, le libre arbitre... Je pris alors conscience d'un phénomène étrange
: l'emprise sur les esprits de telles révélations était réelle, de nature à
entrainer l'exaspération et la révolte - je le sentis notamment chez Ténaris ou
Aryon - ou le sentiment de l'impuissance et la résignation : "puisque tout
est écrit, que peut-on faire ?" C'était là une des difficultés majeures de
ma mission en ce lieu et en ce temps : inciter les acteurs de l'époque à agir
sans trop biaiser leurs décisions, se cantonner pour l'essentiel à un rôle de
spectateur tout en influençant subtilement le cours des choses dans la
direction qui me semblait la plus souhaitable : la destruction irrémédiable
d'Arshadalon afin d'éviter que le dragon ne soit instrumentalisé (à son insu)
par des puissances supérieures.

En fin de matinée, le temple reçut une autre visite, celle d'un érudit du nom
de Monroe. Il se présenta comme un sympathisant des frères d'Oghma, mais ces
derniers ne le connaissaient pas ; nous découvrîmes ultérieurement qu'il était
plutôt affilié à l'Ordre de l'Ibis - une confrérie secrète d'intellectuels et
de savants recensant (et s'intéressant à) des faits historiques peu connus ou
volontairement passés sous silence. Il avait par je ne savais quel moyen eu
vent de mes recherches sur Angarath X au temple d'Oghma de Kormul. Il souhaitait
me rencontrer urgemment et laissa une adresse. On nous rapporta qu'il avait
l'air tourmenté. Nous nous rendîmes à l'adresse dans l'après-midi : une petite
maison sans prétention à l'écart des beaux quartiers. Le dénommé Monroe nous
reçut dans une pièce sobrement meublée, poussiéreuse, et, sans attendre, se
livra à de bien inquiétantes révélations : il enquêtait lui aussi sur la
dynastie des Angarath depuis des années, avait été troublé, tout comme moi, du
peu de documents relatifs à ce sujet dans l'Empire et des caractéristiques pour
le moins étonnantes de l'arbre généalogique des empereurs depuis 451 DR. Il
nous apprit qu'une organisation de sorciers maléfiques avait vu le jour sous
Angarath III (ou IV), que cette organisation, appelée Cabale d'Ebène, avait
pris un soin méticuleux à cacher un objet puissant dans les parties les plus
souterraines de la capitale, c'est-à-dire sur les fondations élaborées jadis
par les nains dorés du Grand Rift. Il nous montra quelques documents pour
étayer ses propos, notamment une carte où il avait indiqué l'emplacement
approximatif où se trouvait l'objet. Il projetait de monter une expédition en
ce lieu pour le récupérer et cherchait des alliés. Alors qu'il parlait, d'une
voix feutrée, visiblement mal à l'aise, le silence se fit. Nous n'entendîmes
plus rien autour de nous. Une ombre furtive se glissa dans le dos de l'érudit
et le poignarda avec une violence inouie. Monroe s'écroula tandis qu'Aragnel se
précipitait pour lui porter secours et que nous tentions en vain de visualiser
l'assassin. Quelques instants plus tard, les sons revinrent. Aryon nous cria
qu'il venait de voir par la fenêtre une ombre fuir dans la rue et soulever une
grille donnant sur les égouts. Il se rua vers la fenêtre, défonça une partie du
mur, courut dans la rue, souleva à son tour la grille, et sauta dans les
égouts, suivi de près par Ténaris. Pendant ce temps, Aragnel tentait de sauver
Monroe qui finalement succomba non pas à ses blessures, mais victime de l'effet
d'un poison virulent, non sans avoir murmuré quelques mots à l'oreille du
prêtre : "Ordre de l'Ibis." Malgré leurs efforts, Ténaris et Aryon ne
réussirent pas à retrouver la trace de l'assassin. Fouillant dans la sacoche de
l'érudit, nous identifiâmes deux autres adresses et un nom : Morzul. L'une des
adresses était un petit bureau d'études. Lorsqu'Aragnel s'y rendit, ce fut pour
constater qu'il avait été précédé. Tout avait été retourné. L'autre adresse
était située dans le quartier nain. Elle correspondait à l'atelier d'un artisan
nain. Morzul était un nain assez âgé, marié, qui jadis organisa une ou deux
expéditions dans les anciennes ruines naines sous la capitale, près de
l'emplacement qu'avait indiqué sur sa carte Monroe. Sur l'insistance d'Aryon,
homme par nature plein de fougue, nous décidâmes de monter une expédition vers
les profondeurs dès le lendemain. Soucieux d'honorer la mémoire de l'érudit
assassiné, Morzul accepta de nous accompagner et de nous servir de guide.

 


 

Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese.

Treizième jour du mois de Kythorn, 639 DR, Lhesper, le Shaar
méridional, Faerun

Deuxième Âge de ce monde.

Aryon nous raconta un événement surprenant survenu pendant la nuit du 12
Kythorn. Il s'agissait d'une nouvelle vision. Voici le récit qu'il nous tint.

"Je m'étais assoupi quelque temps. Soudain, je sursautai. J'entendis une
voix : "réveille toi..." Je scrutai la chambre pour chercher d'où
cette voix venait. J'ouvris la porte, rien. Je regardai par la fenêtre, rien.
Sous le lit ? Rien. Puis encore cette voix. Toute douce. Une voix d'enfant :
"c'est moi, je suis là." Je commençais à trépigner. Puis j'eus une
idée. Je fouillai dans mes affaires, dépliai une étoffe et sortis la garde de
l'épée. Alors que je la brandissais, une lumière aveuglante jaillit dans la
pièce. Peu après, je pus à nouveau voir. Mais je n'étais plus à Lhesper !
C'était un tout autre décor ! Il faisait jour et chaud, très chaud. Au loin, je
voyais la mer. Je me trouvais dans dans un jardin, plus exactement une sorte de
palmeraie, je le sais, car j'en ai déjà vu sur des fresques, des tapisseries ou
des miniatures, chez moi, à Derlusk. Près de moi, une enfant était en train de
jouer avec des pétales de fleur. Je la reconnus immédiatement, c'était la
petite de ma première vision - enfant typée, à la peau mate, aux grands yeux
sombres et aux cheveux brun foncé. Elle était joyeuse. J'essayai d'aller vers
elle. Mais étrangement, je ne pus bouger. Je tentai de lui parler. Mais elle ne
semblait pas m'entendre. Une voix puissante d'homme se fit entendre. Je ne
compris pas la langue. Juste un nom, répété plusieurs fois, probablement celui
de la petite : Gemma. Elle répondit. Elle ne semblait pas d'humeur. L'homme
parla à nouveau, sur un ton impérieux. Gemma renonça et rentra dans la maison,
sorte de palais de pierres blanches... Je me retrouvai dans ma chambre, en
sueur, haletant, le souffle court... J'eus du mal à trouver de nouveau le
sommeil mais fus finalement vaincu par l'épuisement..."

Mes recherches sur la garde de l'épée, prenant en compte cette nouvelle vision,
donnèrent les résultats suivants : en émanait une faible magie, plus exactement
une magie dormante. Je ne détectai aucune propriété particulière par le rituel
mineur d'identification. S'il s'agissait d'un artefact unique, comme je le
pensais, c'était parfaitement normal. Les runes gravées sur la garde étaient en
réalité des lettres de l'alphabet Shoon, entrelacées, qui remisent dans l'ordre
produirent un texte qui n'avait pas de sens. Je suspectai un message crypté,
mais je ne pus briser le code. Il faudrait de la patience et de la sueur pour y
parvenir. L'enfant des visions avait les caractéristiques physiques des Shoon.
L'environnement de la vision ressemblait à n'importe quelle cité cotière de
l'Empire Shoon. L'épée était problement une relique datant de l'époque de
l'Empire Shoon, peut-être une épée sainte, dotée d'une volonté propre. Il
n'était pas aberrant de postuler que Gemma, le nom de l'enfant, était aussi le
nom de l'épée - les épées uniques avaient souvent un nom. Epée, visions, et
culte (solaire) de Lathander étaient manifestement liés. L'absence de lame
faisait penser à une épée de lumière (brillant blade). Un dernier point : si la
Cabale d'Ebène - organisation secrète de sorciers fondée sous Angarath III -
redoutait tant l'épée, au point de l'avoir cachée dans les profondeurs des
souterrains de la cité, quelques 120 ans plus tôt, c'était vraisemblablement
parce qu'elle représentait un danger pour le nouvel Empire, c'est-à-dire pour
Angarath ou pour Arshadalon - comme l'avait également suggéré Monroe.

Mes recherches au temple d'Oghma de Kormul et au temple d'Oghma de Lhesper
avaient été modérement fructueuses. On en jugera par ce qui suit.

1) Histoire de l'empire aux alentours de 600 DR dans le sud - conflits contre
les gnolls

Très peu d’événements notables. Un nouveau roi moins belliqueux arrive dans le
royaume du sud de Dambrath. Il s'agit de King Reinhar V

Les Gnolls font partie des peuplades hostiles du sauvage Shaar mais sans plus.
On dit que certaines tribus Gnolls offrent leurs services comme mercenaires.

En plus des gnolls, il y a des géants des pierres et des géants des collines
dans la montagne Gnollwatch. On dit qu’un dragon y aurait élu domicile.

2) Histoire de l'Enclave d'Emeraude dans la région - druides célèbres,
interventions depuis 451 DR

L’Enclave aurait vu le jour en 374 du coté du Vilhon Reach. Ses préceptes sont :

Preserve nature in all its forms
Control human expansion
Recognize that nature encompasses more than just forests
Agree that magic should not be used for mass destruction
Warn against the use of magic on a grand scale for fear of unexpected side effects
Present a united front to the outside world.

Les membres suivent Eldath, Mielikki et Silvanus. Leurs principaux ennemis sont
notamment les serviteurs de Talos et de Malar. A la tête de l'organisation se
tient le Cercle des Anciens (il y en aurait 3). L’Enclave est divisée en
Ministères liés chacun à un élément (Terre, Eau, Feu, Vent). Le plus actif dans
le Shaar est le Ministère du Vent avec à sa tête une druidesse célèbre, Dydd
Kojar. C’est une organisation très discrète, si bien que peu de traces de leurs
actions existent et que leurs sympathisants ont les langues difficiles à
délier.

3) Généalogie des Angarath depuis 451 DR - étude approfondie des successions
dynastiques

Aussi étrange que cela puisse paraitre, cette lignée actuellement tenue par
Angarath X est réglée comme du papier à musique. Chaque Angarath a un fils qui
lui succède. La mère meurt ou disparait de la scène si bien que seules les
figures masculines perdurent, parfois pas pour longtemps, tant le destin de la
lignée semble funeste. En effet, les parents ou proches de la famille
disparaissent à un rythme effréné. Aucune période de régence. Angarath X semble
avoir un haut degré de paranoia et il est très rare de le voir en personne.
Quand il a des allocutions un tant soi publiques, il est fréquent de le voir
arriver masqué. Angarath X n'est pas marié et n'a pas de fils.

4) Culte d'Arshadalon depuis 481 DR - dogme, origine du schisme avec l'Eglise
de Tiamat, conflits religieux, croisades

A l’origine, il semble qu’Ashardalon était un enfant de Tiamat. Il vénérait la
déesse et agissait en son nom. Mais une de ses volontés (laquelle ?) aurait
heurté le dragon qui a commencé à s’opposer à elle. Puis se rebeller et faire
sédition. Sa soif de pouvoir et sa puissance l’ont même poussé à chérir le rêve
de devenir lui-même une puissance... un dieu ? Il semble que l’Eglise
d’Ashardalon soit plutôt exclusive : "soit vous êtes avec nous, soit vous
êtes contre nous." D’où une succession de conflits et notamment avec les
cultes maléfiques. Par contre, avec des cultes neutres ou même bons, guerriers
ou marchands, cela passe souvent bien. Un conflit a aussi éclaté au cœur de la
caste des dragons quand Ashardalon a voulu "évangéliser" les
Wyrmbones toujours avec sa ligne de conduite intransigeante : "avec moi ou
contre moi !"

Mes recherches sur les Portes des Crocs de Métal se soldèrent par les
informations suivantes : la cité en ruines est située à l'orée de la forêt
d'Amtar, au sud-ouest, quelque part sur les rives de la rivière d'Ambron. On
ignore qui l'a construite et quand. Mais les sources consultées, émanant d'un
certain Senoj, un explorateur, aventurier et archéologue encore en vie,
mentionnent que l'architecture fait penser au style "serpentin", ce
qui n'est pas nécessairement absurde si l'on se souvient de l'influence
considérable des races reptiliennes dans cette partie du continent (Empire de
Serpentes, hommes-lézards du Rethild, Nagas d'Ilimar, antiques civilisations
Sarrukhs de de Mhairsaulk et d'Okoth, etc.).

Je passai la fin de l'après-midi du 13 Kythorn dans la salle de l'académie de
magie spécialement amenagée pour les rituels de scrutation magique. J'avais
l'intention de concentrer mes efforts sur la localisation de la druidesse
Illana avec l'espoir de recueillir des informations sur son état et de lui
faire parvenir un message. Le rituel de scrutation exigeait une préparation
longue et minutieuse : tracé de runes complexes sur le bord de l'imposant
miroir utilisé comme support de la formation des images, préparation d'encens à
base de mandragore, de coriandre, de céleri, de jusquiame noire et de ciguë,
plantes totalement séchées et brûlées sur des braises rougeoyantes. Plongé dans
les vapeurs odorantes et sous l'emprise de leurs principes, j'incantai pendant
des heures, me concentrant sur la jeune femme. Finalement, une image d'abord
floue puis de plus en plus précise se forma sur le miroir. Elle révélait
qu'Illana vaquait à ses occupations, dans une petite cabane située au milieu
d'une forêt qui ressemblait fort à n'importe quelle partie du Shaarwood. La
druidesse n'avait pas été emmenée par les gnolls. C'était peut-être la preuve
qu'il existait une sorte de pacte entre les gnolls et les protecteurs de la
nature de ce pays. Par trois fois, j'essayai de faire parvenir à Illana un
court message au travers du lien spirituel qui nous unissait le temps du rituel
: "rencontrons-nous en un lieu choisi par vous." La troisième fois
fut la bonne. Illana reçut le message et y répondit. Elle redoutait une telle
rencontre et ne proposa ni date, ni lieu. Elle ne me facilitait pas la tâche.
Mais j'étais résolu à la revoir et à l'interroger sur Dydd et sur l'Enclave.

 


 

Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese.

Quatorzième jour du mois de Kythorn, 639 DR, Lhesper, le Shaar
méridional, Faerun

Deuxième Âge de ce monde.

Je passai la plus grande partie de l'après-midi du 14 Kythorn dans la salle de
l'académie de magie spécialement amenagée pour les rituels de scrutation
magique. J'avais l'intention de concentrer tous mes efforts sur la localisation
de mes compagnons avec l'espoir de recueillir des informations sur leur état et
de leur faire parvenir un message. Le rituel de scrutation exigeait une
préparation longue et minutieuse : tracé de runes complexes sur le bord de
l'imposant miroir utilisé comme support de la formation des images, préparation
d'encens à base de mandragore, de coriandre, de céleri, de jusquiame noire et
de ciguë, plantes totalement séchées et brûlées sur des braises rougeoyantes.
Plongé dans les vapeurs odorantes et sous l'emprise de leurs principes, j'incantai
pendant des heures, me concentrant d'abord sur Marty. Au terme de
l'incantation, aucune image n'apparut. Je continuai le rituel sur la personne
de Wyrven. Sans plus de succès. Tandis que mes forces s'amenuisaient, je
focalisai mes dernières ressources spirituelles sur Voyvodin. Et le rituel
opéra enfin ! Une image d'abord floue puis de plus en plus précise se forma sur
le miroir. Voyvodin était cloué sur une large croix. Son poitrail puissant
était zebré de traces de coups de fouet. Son visage, ses poignets et ses jambes
étaient ensanglantés. La netteté de l'image laissait à désirer en dehors de ce
premier plan. Mais j'identifiai au loin deux soleils pâles dans un ciel sombre
qui n'avait rien de naturel. Autour de la croix, le décor semblait étonnamment
minéral, stérile. Je ne reconnus aucune partie des royaumes. Cela ressemblait
plutôt à un décor de cauchemar, du genre de celui où l'avatar de Cyrik nous
avait attirés avant de nous détruire. Voyvodin se trouvait-il dans les plans
inférieurs ? L'image, instable, commença à s'estomper. Je me hâtai de lui
envoyer un court message d'espoir et de reconfort. Il dut le recevoir car il
releva très lentement la tête murmurant ces quelques mots :
"finissez-en...". Aussi mal en point fût-il, il résistait. Cet homme
jamais ne plierait devant quiconque... L'image disparut. Rassemblant mes
affaires, je quittai la salle, totalement épuisé.

Caius est mort de manière certaine, je l'ai vu tomber ; Wyrven et Marty ont
probablement succombé des suites de leurs blessures ; et Voyvodin, souffrant le
martyr quelque part dans un autre monde, résiste encore par la seule force de
sa volonté, mais pour combien de temps ? Je suis donc le seul survivant. Compte
tenu des dangers à venir, de mon état présent et de ma frêle constitution, j'ai
jugé prudent de délivrer des messages essentiels autour de moi : comprenne qui
pourra. Maintenant, même si je meurs, d'autres pourront reprendre le flambeau
et continuer la quête...

 


 

Récit d’Enguerrand Shieldheart.

 

Revenu a Kormul avant mes compagnons d'infortune, je découvre que
mon père bien-aimé a accéléré son projet d'unir Agathe à Oberyn Martell, le
fils ainé de la famille contrôlant Derlusk. Contrairement a notre frère, Agathe
n'embrasse pas de bon cœur les choix paternels mais malheureusement pour elle,
elle n'y peut rien.

Pour l'heure, elle refuse d'adresser la parole à qui ce soit ce qui ne me
surprend pas. Se faire conter fleurette par Rainier d'Abancourt fais maintenant
parti du passé, tout au plus peut-elle se réfugier dans des prières a son dieu,
Heaum.

Si seulement elle avait le potentiel de mettre à profit sa future position à
Derlusk... Il me reste un an pour l'y préparer, car passé ce délai d'une année
de fiançailles, le mariage sera signifié. Alors, elle deviendra leur propriété,
voudra faire forte tête au début, puis finalement se résignera jusqu'à
embrasser leur intérêt.

Chaka, Aragnel et Tenaris continue vers Lhesper tandis que je vais m'occuper
des préparatifs du grand événement. Avant cela, le mage me révèle enfin ce
qu'il a tenu secret si longtemps (voir l'article correspondant "Retour à
la civilisation...", 2° post).

Est-il fou? Je me le demande encore. Dis-t'il vrai? Je le crois car je me
targue de déceler les meilleurs menteurs.

Je me dois de rester lucide, la panique est l'apanage des faibles d'esprits.

Quelques jours plus tard, les trois hommes reviennent au château. Ils sont
accompagnés d'Aryon Martell, le frère d'Oberyn, venu présenter ses hommages à
Agathe. Le plus grave, et je le comprend au travers de l'embarras d'Aragnel et
de Chaka est "qu'il sait".

Nous devons nous isoler pour parler librement. Pour couvrir nos conversations,
j'enjoins les musiciens a s'entrainer sur le champ.

Cet homme, Aryon, m'est familier par bien des aspects et surprenant également.
Familier car comme beaucoup d'hommes de grandes familles, vigoureux et bien
portants, il ne conçois pas les choses sous plusieurs angles et a du mal à
comprendre d'autres visions que les siennes. Tout comme son frère, il a le goût
des armes. Ceci plus son rang semble lui suffire pour considérer toute
l'étendue de son bon droit. Et pourtant... surprenant malgré tout car il est
par moment animé d'une passion dévote pour Lathander et ses préceptes
humanistes.

Oui, Chaka leur a tout dit mais un peu plus encore. Ils semblent l'avoir
"digéré", c'est édifiant. Seul Tenaris demeure sceptique sur les
motivations profondes du mage à intervenir pour empêcher un désastre de grande
ampleur. Bien que je garde cela pour moi, je le rejoins sur cette réserve.
Chaka en effet semble fasciné par sa situation, voulant tour a tour en être
spectateur puis acteur. J'en saurais davantage plus tard sur l'énigmatique
historien...

A propos de vision, Aryon partage celles qui se sont imposées à lui, tel une
palmeraie avec une jeune fille joueuse et rieuse, nommé Jenma, ainsi qu'une
voix d'homme dans une langue étrange, comme provenant de l'empire de l'ouest
Shun.

Les compagnons me parlent aussi de leur rencontre avec un sympathisant d'Oghma.
Les noms et informations s'entrecroisent :

La cabale d'ébène aurait enfermé quelque chose qui leur fait peur, dans une
ville souterraine, ceci révélé par le sympathisant d'Ohgma. Ce Monroe, qui
avait une étude Rue des Abreuvoirs, a été tué et empoisonné sous leur yeux. Le
tueur s'est enfuit et n'a pas été rattrapé dans les souterrains de Lhesper.
Sous Lhesper justement pourrait être des vestiges d'une cité naine. Si j'ai
bien compris, il y ont combattu des morts-vivants. Chaka, donne d'autres
informations, comme un certain Ordre d'Ibis, des érudits secrets, et
qu'Angarath se succède à lui-même depuis le premier du nom. Il porterait
également un autre nom : Gulthias. Un de plus, donc... J'avais deja remarqué
l'anagramme avec le dénommé Augathra du récit qu'il m'avait fait, çe qui avait
échappé au mage. Hasard, coïncidence ou élément notable, le mage avale toutes
les données fiévreusement tandis que ses globes oculaires vont dans toutes les
directions!

Dans les souterrains, ils ont trouvé un manche d'armes flottant dans les airs,
protégé par magie.

Tout cela est terriblement décousu. Si j'avais la confiance d'un rude gaillard,
je pourrais croire que le royaume n'a rien a craindre. Or, même le bienheureux
Aragnel est mobilisé. De grands changements arriveront, je le crois également.
Pour autant, je n'entends pas être de ceux qui les subiront sans être préparé.

Concernant la Porte des Crocs de métal, je vais rechercher Senoj l'explorateur
d'autant que je le connais deja par le passé pour divers services rendus. Avec
son aide, je retrace les grandes lignes des plans de ce lieu sinistre caché
dans la foret d'Amlar.

Dans le récit de Chaka, Ashardalon combattra Dydd, une grande druidesse que le
magicien veut rencontrer. Dans ce but, nous allons à la foret ou nous l'avons
rencontré pour trouver une obligée de la druidesse. Pour aller au plus vite,
nous voyageons à dos de montures magiques, des chevaux d'une rapidité inouïe.

Aryon, subissant les affres de ne pas avoir éprouvé le choc des armes depuis
trop longtemps, a l'idée saugrenue que nous joutions là, lui et moi, au milieu
des steppes. Je ne sais pas quelle vision est la moins charmante : l'idée de me
démettre une épaule dans ces jeux virils d''un autre âge ou d'avoir deux futurs
beaux-frères d'un tel acabit...

Près de la dite foret, celle que nous cherchons vient a notre rencontre. Ilana
est d'une beauté à couper le souffle. 

En la dotant d'une once de malice, elle pourrait mettre n'importe quel homme
sensible aux plaisirs de la chair à ses pieds. Que ne puis-je en faire un
trésor personnel de luxure? Du sang-froid sans doute car Ilana, pour peu que
cela soit sa véritable apparence, cache certainement des dons ou autres
pouvoirs. Je ne veux pas croire qu'une aussi jeune femme, apparemment plus
candide que l'agneau qui vient de naitre pourrait vivre et survivre seule dans
une foret dangereuse...

Il faudra toute la diplomatie d'Aragnel pour convaincre Aryon de ne pas foncer
tête baissé guerroyer contre les morts-vivants du château maudit d'Al Hanar
tapis dans cette forêt. Par tout les seins de la Maison du Lac, avec un peu de
chance, il n'y manquerait que cette histoire de dragon squelette pour ne pas
vivre assez longtemps et voir les hordes gnolls se répandre sur le royaume.

Mais au fond, je commence à apprécier ce futur demi-frère. Il prend des
décisions et des engagements, comme le serment de revenir avant l'hiver mettre
un terme à la malédiction. Pure folie, il est vrai mais je n'ai guère d'autres
choix que de devoir composer avec cette étrange assemblée.

Au moins, je ne pense pas devoir me méfier de ce guerrier exalté. Je ne saurais
en dire autant du mage dont j'espère ne pas avoir à découvrir une sordide
duplicité.

Tenaris semble aussi désorienté que moi sur comment aborder le problème du
futur peu réjouissant.

Quand à Aragnel, fidèle à lui-même, il nous débitent ses litanies impliquant la
grâce de Lathander dans chacun des événements qui émaillent notre quotidien.
Mon frère ne l'a assurément pas assez corrigé dans nos jeunes années.

Dydd, l'objectif premier de Chaka, ne semble pas atteignable. A défaut, nous
avons obtenu un prochain "rendez-vous" avec un druide ancien de la
forêt d'Amtar.

Il est temps de rentrer à Lhesper car la cérémonie des fiançailles arrive. Il
est probable que Ténaris décline l'invitation pour retrouver le rude Tatbuyug
plus au sud.

En chemin, Chaka me prend à parti pour que je choisisse une fille de la famille
Ashanti, régissant Sheirtalar, la grande ville portuaire de l'Ouest. Ce qu'il
dit n'est pas idiot... Cela fait un moment que je n'ai pas vu cette famille.
Dans tout les cas, fidèle à ma personne, je ne manquerais pas de saluer tout un
chacun et qui sais? Peut-être il y'aura t'il dans cette noble assemblée une
fleur éclose, cachant sous des atours courtois une malice et une intelligence
remarquable. Je suis un homme de compromis mais partager la couche d'une
ravissante idiote est au dessus de ma nature philanthrope. A ce sujet, je n'ai
toujours pas défini dans quelle catégorie était Hamat Maerildaraine...

En chemin, je recommande aimablement à Aryon de ne pas partager les secrets qui
lui ont été confiés.

Ensuite, je fais mentalement la liste des choses à faire en arrivant, à
commencer par l'apaisement de mes nobles testicules en joueuse compagnie.

 


 

Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese

Dix-neuvième jour du mois de Kythorn, 639 DR, Shaarwood, le Shaar méridional, Faerun

Deuxième Âge de ce monde.

Il n'était pas question de perdre le précieux temps dont nous disposions avant le début des cérémonies à Lhesper. J'insistai pour aller rencontrer cette jeune druidesse, Illana, expliquant à mes compagnons les plus sceptiques qu'elle était notre seule source d'accès à l'Enclave d'Emeraude et donc à Dydd. De ma vision de la veille, je concluai qu'Illana se trouvait toujours dans le Shaarwood. Le Shaarwood était par conséquent notre destination. Toutefois, il nous fallait couvrir la distance qui nous en séparait en un minimum de temps. Seules des montures magiques nous le permettaient. L'invocation de chaque monture exigeait un rituel, c-à-d., du temps et de la concentration. J'en invoquai cinq. Du néant, elles apparurent, fières, sombres, avec leurs yeux flamboyants, leurs crins blèmes et leurs sabots flottant légèrement au-dessus du sol. Il ne fut point aisé à ceux de mes compagnons qui pratiquaient l'art équestre de se convaincre que ces chevaux se dirigeaient plus par l'esprit que par les enrênements. Mais ils s'y firent au bout de quelques heures. Grâce à ces montures infatiguables, qui galopaient à une vitesse vertigineuse, il ne nous fallut que deux jours pour atteindre la lisière du Shaarwood. Nous établîmes notre camp et nous lançâmes dans des discussions plutôt animées sur la meilleure manière de localiser la jeune femme dans cette immense forêt. D'où devions-nous partir ? Quels insolites alliés pouvions-nous utiliser (plantes, animaux, etc.) ? Je jugeai plus prudent de nous assoupir dans un espace extradimensionnel. Les steppes étaient, nous le savions désormais, particulièrement dangereuses la nuit, lorsque les prédateurs sortaient pour chasser.

Le lendemain matin, nous trouvâmes au bas de l'espace extradimensionnel un petit monticule de pierres. Dans la langue des pierres utilisée par les druides, cela signifiait peu ou prou : "N'entrez pas dans la forêt ; je viendrai à vous lorsque le soleil sera au zénith". Certains d'entre nous, dont moi, pensaient qu'Illana pouvait avoir laissé ce message, d'autres (Aryon en tête) craignaient un piège et voulaient avancer. Nous ne bougêames pas et attendirent. A midi, nous distinguâmes une forme élégante qui se dirigeait vers nous. C'était bien Illana. Nous discutâmes de longues heures avec elle. Illana m'expliqua que lorsque nous l'avions rencontrée pour la première fois, elle nous avait pris pour les héros, qui, selon une obscure légende locale, devaient venir affronter un dragon mort-vivant gardien du fameux château en ruines d'Al-Hanar, au coeur de la forêt. En effet, tant que l'influence maléfique du dragon subsistait, ce lieu était infesté de spectres et autres mort-vivants qui, même détruits, se reformaient. La malédiction devait prendre fin avec le triomphe de ces héros, une bien belle légende qui plut fort à notre ami Aryon, toujours en quête de prouesses... Patience mon jeune paladin plein de fougue ! Le temps approche où ta bravoure sera éprouvée... Illana n'avait donc pas été informée de notre venue ou deviné notre véritable identité, comme je l'avais cu initialement. Voilà qui m'ôtait un doute de l'esprit. Elle nous apprit que Dydd Kojar se trouvait bien dans la région du Shaar occidental appelée le Val Brumeux (The Misty Vale). Cette région était gardée par des elfes de bois assez féroces qui ne toléraient pas la présence d'étrangers sur leur territoire. Ils tiraient à vue ne faisant (hélas) aucun exception... Rencontrer Dydd était selon elle une tâche presque impossible. Comme nous insistions, elle nous révéla qu'un autre patriarche pouvait écouter nos révélations et le cas échéant servir d'intermédiaire : l'un des hiérophantes qui gardaient la forêt d'Amtar. Elle nous promit de le contacter. Un rendez-vous semblait envisageable avec lui, quelque part entre Channathgate et Rethmar. Point ne devions nous embarasser des détails de la rencontre : l'homme saurait nous reconnaitre et venir à nous.

 


 

Extrait de mémoires telles qu’elles furent contées par le barde sans nom.

 

 « C’est donc cela qu’on appelle la cité des voleurs. Intéressant.

La dernière fois que j’avais entendu ce nom, des vampires rodaient dans les ombres.

Les ombres…

Hum…

Elles ne me font plus peur.

Et au moins ELLES ne vous trahissent pas. »

 

« Ce lac de Vapeur est une chose que tout homme devrait voir au moins une fois dans sa vie.

Une merveille.

Mais il parait qu’il vaut mieux éviter de s’y promener à la nuit tombée. Surement les ombres…

J’ai rencontré celui qui doit m’aider à me « refaire ».

Evidemment il y a un prix. Un service pour un service.

Paye maximum, risque minimum. Evidemment… »

 

« J’ai réussi à réunir la somme et trouver celui qui pourrait m’aider.

Il n’a pas été regardant et m’a uniquement fait payer le double prévu.

Il est vrai que moyennant le prix, on peut tout trouver ici.

L’affaire a été réglée rapidement.

Au matin, j’avais de nouveau deux mains… »

 

« J’ai assez perdu de temps.

J’ai appris qu’il se prépare des festivités à la capitale du sud.

Il devrait être aisé d’y entrer.

J’ai quelques comptes à régler. »

 




27/02/2012
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