Episode 3 - Preuves à l'appui
Récit selon l'angle de vue d'Enguerrand de Maupertuis Shieldheart :
Le chemin du retour vers Rethmar, apres avoir "traité" le cas du geant terrorisant la route vers Kormul, se passe paisiblement. Je fais le point avec Klaus et nos hommes en leur distribuant une petite prime bien méritée -avec des boni pour Klaus dont la discrétion et la fidélité me sont toujours utiles.
Devant nous, je vois qu'Aragnel, Tenaris et Chaka conversent, ou plutôt devrais-je dire, le mage déroule théories et supputations les unes après les autres. M'approchant a portée de mon ouïe exercée et écoutant patiemment l'échange unilatéral, je m'applique a mieux cerner la personnalité de l'étrange sorcier. Tantôt copieusement volubile, tantôt embarrassé quand on l'interroge sur les rêves et autres visions qu'il évoque, je comprends qu'il a le besoin permanent d'avoir le cerveau en ébullition. Sans doute pour maitriser les effluves changeantes de la magie qui nous entoure? Il est vrai que la magie non offerte aux dévots, de celle qui nécessite de longues années d'études, est compliquée et périlleuse si j'en crois les propos du sorcier a qui j'ai acheté la baguette en bois de merisier que j'utilise pour réduire ma taille a celle d'un hobbit. Concernant Chaka, la contrepartie de cette intelligence recherchant toujours du stimuli cerebral est, à mes yeux, un manque de discernement quand aux dispositions intellectuelles de son auditoire. Passablement agacé de réaliser que le mage que j'avais enfin trouvé pour la maison Shieldheart avait si peu le sens de l'autre et de faibles prédispositions pour la diplomatie, je lâcha quelques mots crus dans le but de faire cesser toutes ces questions redondantes... Baratheon allait-il prendre partie et enfin considérer la menace? Bien sur que non. Mais cela, mes compagnons ne semblent pas vouloir l'entendre.
La présentation des faits eu le résultat que j'avais annoncé. Bien que j'aurais préféré m'être trompé, ce fut au moins l'opportunité de mieux positionner Tenaris, fils de Stilicon, comme allié potentiel des Shieldheart et des Maupertuis pour service rendu a la région et protection de ma sœur -et accessoirement de ma personne-. Je raccompagna Tenaris et son compagnon en lui assurant de les revoir une fois que les miens seront repartis a Kormul.
Plus tard vint le moment du cérémonial en mémoire d'Helene de Maupertuis. Aragnel eut l'idée saugrenue que chacun tienne la main de son voisin durant son homélie. Cela est grotesque. Que le personnel de maison se tienne la main, soit, mais nous ne pouvons pas, de par notre rang, former une chaîne de compassion avec nos employés.
Je ravale les mots cinglants qui me viennent à l’esprit tandis qu’Aragnel insiste pour que je me prête à ce jeu ridicule. Comment ose t’il me demander d’honorer la mémoire de ma mère en tenant la main de Chaka qui était un parfait inconnu il y’a encore quelques jours ?
Il y’a bien longtemps que mon opinion est faite sur le pourquoi de l’affection de mon père pour ce fils de servante…
C’est donc en tenant uniquement la main d’Agathe que j’écoutes les paroles de ce « frère par procuration ».
Il se passe quelque chose. Je le sens au frémissement des doigts d’Agathe dans ma main. Ces mots… Les mots d’Aragnel sont sincères et plein d’amour pour ma mère dont la douceur et la tolérance était « exemplaire ». Tolérance… Oui, elle a toléré bien des choses. Bien qu’ayant peu de foi dans l’amour souverain de son prochain, je dois admettre que les mots d’Aragnel font aussi effet sur moi et je ne vois plus en lui le fils chanceux d’une nourrice aux seins lourds.
Plus tard, le remerciant et le félicitant en privé pour son homélie, je lui avoue avoir ignoré à quel point il aimait Hélène de Maupertuis. A sa réponse comme quoi le texte était également destiné à la paix de mon âme, je l’invite à ne pas s’épuiser davantage dans cette idée ridicule.
Barathéon et ses gens, ainsi que Théodore, partiront demain. M’entretenant en privé avec mon frère, j’apprends qu’il n’est pas totalement insensible à la menace gnoll, pensant d’ailleurs plus à Hamat, sa jeune promise, qu’à lui-même. Il va d’ailleurs la rejoindre à Lhesper, où Seerenrea, son acariâtre mère lui a demandé d’aller. Je prodigue quelques conseils à Théodore, notamment de modérer les éventuels propos en public d’Hamat à l’encontre de la dynastie Angarath, dont les Maerildarraine sont des opposants politiques affichés, d’ou le fait qu’ils n’aient pas d’ambassade établie à Lhesper. J’assure mon frère fort embarrassé qu'il peut compter sur mon soutien pour le conseiller judicieusement et le rejoindrait dès que possible à la capitale. Egalement, j’obtiens quelques noms d’hommes importants et de confiance au ministère des armées. Syllion Ashwands en est le ministre, pratiquant une gouvernance dure et autoritaire, dégradant rapidement ou nommant ses proches collaborateurs. Très fidèle à l’empereur, ne cachant pas sa dévotion au Dieu-Dragon Ashardalon, voilà assurément un homme par nature peu disposé à écouter. Il faudra opérer avec délicatesse et sans commettre aucune erreur le moment venu.
Pour l’heure, je me consacre à éplucher la gestion des comptes De Maupertuis, somme toute, assez bien tenus. C’est donc que le bras-droit de mon oncle Louis est exempt de toutes malversations.
Une fois la famille partie, nous – Aragnel, Chaka s’étant fait largement désirer et moi-même – rejoignons les barbares. C’est d’ailleurs un mot qui semble ne pas convenir aux oreilles de Ténaris. J’en prends bonne note et lui assure d’y prêter attention. Il est vrai que nous vivons dans des mondes très différents. Motivé pour développer avec ce fils de chef des liens durables, j’ai bien du mal à interpréter toutes ces sentences étranges sur la terre nourricière et autres vents soufflants sur les plaines. Tôt ou tard, Aragnel nous dira qu’il y’a de la lumière sous les pierres! Quand à Chaka, il tente de négocier sa participation au voyage vers l’est contre l’assurance d’une protection physique... Nous formons ainsi une association improbable mais néanmoins réunis pour tenter de prévenir une menace imminente.
Agathe ne se joindra pas à nous mais, je le sais, sera dans les environs de Channathgate, sur les terres d’Abancourt, pour raisons… personnelles.
De mon coté, j’ai rencontré le propriétaire des forges Tranchant, qui trop heureux de me montrer la bonne fortune qui lui sourit, m’exhibe des signes ostentatoires de richesses. Pas informé de fabrications massives d’armes dans les pays voisins, ses forges produisent sans relâche pour la population locale, inquiète des attaques plus fréquentes sur les routes.
Accompagné de Ténaris, je vais rencontrer ses meilleurs clients, à savoir la Compagnie des Frères d’Armes, mercenaires civilisés et bien organisés assurant entre autre des escortes entre les villes. Nous n’apprenons pas grand chose de plus de ce rendez-vous avec Graxus, régisseur en quelque sorte. M’entretenant discrètement avec Ténaris, celui-ci ne souhaite pas que je prenne une escorte pour notre route vers l’Est. Je comprendrais plus tard, lors d’une demande à Chaka de ne pas l’aider dans les combats par magie, que pour des questions d’honneur, il souhaite ne dépendre que de ses facultés propres. D’aucun trouverait cela noble mais je pense que si il n’était pas né avec une constitution remarquable, il aurait nécessairement mûri avec une vision différente. Oh, je ne le blâme pas et ais plutôt toutes les raisons de me réjouir de construire du lien avec une personne si peu versatile.
Ce que j’avais prévu se vérifie le soir même : nous sommes attaqués par des gnolls alors que nous sommes arrêtés pour la nuit dans un maigre refuge entre Rethmar et Channathgate. Le cri d’effroi que pousse Klaus, que je garde toujours à mon service dans les déplacements délicats, durant son tour de garde nous réveille tandis que les hyènes humanoïdes s’engouffrent dans l’abri. Seul Chaka ne participe pas au combat, réfugié dans une poche dimensionnelle… Bien que j’eu préféré m’y reposer à l’abri du froid mordant de la nuit, l’absence des bruits du dehors m’aurait empêché de mener à bien mon idée, à savoir capturer un gnoll pour l’interroger sur le démon. Bénéficiant de la pénombre, nos adversaires sont durs à vaincre mais la détermination de Tatbuyug et l’exhortation au courage de Ténaris feront la différence. Nous résistons à un épais nuage très toxique subitement apparu dans le refuge qu’Aragnel fera disparaître en priant Lathander.
Nous ruant dehors, nous n’arrivons pas à trouver le sorcier responsable de ce maléfice. A ma demande, Aragnel maintien en vie un gnoll agonisant.
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Nous ne pouvons pas rester là, au milieu des cadavres de gnolls, avec le risque d’un nouvel assaut plus conséquent. Le problème est que nous n’avons aucun moyen de contacter Chaka dans sa bulle. Je convaincs mes compagnons de bivouaquer plus loin et de revenir à l’aube.
Nous retrouvons Chaka au lever du jour et Aragnel soigne le gnoll dument attaché. Devant notre impossibilité à communiquer avec lui, le mage use d’un sortilège pour parler avec la hyène. Faisant le tri des signes flagrants de mensonge à son attitude, nous apprenons que les gnolls se regroupent massivement dans la forêt d’Amtar, dirigés d’une main de fer par le démon et le gnoll blanc. Quand au gnoll, il fut décidé de le laisser partir dans le but de trouver un campement intermédiaire, Chaka assurant que son corbeau saurait le pister. Pour quelle raison celui-ci disparu sans jamais revenir, c’est un mystère.
Plus loin sur la route, nous bifurquâmes vers le sud à la recherche de la troupe de la Tribu du Lion qui pistait une horde gnoll et dûmes camper pour la nuit. Nous décidâmes de faire les tours de garde deux par deux pendant que les autres dormiraient à l’abri dans un nouveau trou dimensionnel cette fois atteignable.
Quitte à grelotter utile, je fais un tour de garde avec Ténaris mais j’ai bien du mal à aligner des phrases en claquant des dents. La gourde tiède ( ?) qu’il me tend n’y change pas grand-chose. C’est alors que nous sommes attaqués par une effroyable créature poussant un sifflement strident, grand reptile grisâtre aux ailes de chauve-souris ! Ténaris se défend vaillamment pendant que je passe la tête dans le trou dimensionnel pour hurler à nos compagnons que nous sommes attaqués. La créature agrippe le fils de Stilicon en le lacérant et enfonce son dard venimeux dans son bras. Le guerrier blêmit dangereusement et n’a pas la force de se dégager tandis que le monstre s’envole dans les airs. Aragnel créé de la lumière en direction de la bête, Tatbuyug décoche ses flèches crépitantes d’électricité, Chaka projette des dards d’énergie décrivant des trajectoires improbables qui trouvent immanquablement la cible et je m’élance pour rester à l’aplomb de cette chose. Les attaques répétées ont raison de la bête qui relâche Ténaris d’une hauteur de dix mètres. D’une fente vive, je tends ma baguette de merisier en réussissant à prononcer correctement le mot de commande. Touchant in extremis le guerrier, celui-ci rapetisse immédiatement et rencontre néanmoins la terre ferme mais avec moins de violence car considérablement allégé. Si ce n’était cela d’ailleurs, je serais bien incapable de le porter vers Aragnel à qui il faudra plusieurs prières pour guérir ses blessures et certainement beaucoup de soins pour chasser les toxines de son sang. Dans le même temps, le mage réclame avec lubricité ma baguette dans le but fallacieux de me renseigner sur cet objet.
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Ténaris à priori tiré d’affaire, son garde du corps échange quelques mots avec Chaka sur le problème que pose cette division de nos ressources via le repaire dimensionnel. Le mage élude le sujet mais j’ai le sentiment que ce point reviendra. Je me refuse à relever car nous devons collaborer alors que nos mondes d’appartenance sont différents. Chaka est d’ailleurs très clair sur le fait qu’il n’a pas vocation à être un héros, et je le rejoins mentalement sur cet état d’esprit. Cet homme à un instinct de protection assez poussé malgré une grande expérience évidente de l’affrontement du danger sous toutes ses formes. Mais… jusqu’à quel point sa prudence pourrait un jour entrainer une défection ? Il serait sot de croire qu’il risquerait sa vie pour nous alors qu’il a laissé derrière lui ses anciens compagnons. Pourtant, sa maitrise de l’Art est assurément grande et nous en avons besoin.
Il faudra que j’aie une nouvelle conversation avec lui. J’ai de mon point de vue, subvenu à ses besoins premiers, lui ai donné une place de choix dans notre société… Comme on dit dans certains jeux de cartes, j’ai payé pour voir. Mais il continue à cacher le vrai sens de cette curiosité permanente qui frise l’obsession, notamment me demander de lui donner mes contacts à Lhesper, qu’il m’a fallu des années pour fidéliser. Il a compris qu’il ne pouvait pas me mentir de façon éhontée alors il dresse une barrière de mutisme quand je l’interroge à différents niveaux pour qu’il abatte ses cartes…
Ce talent, d’ailleurs acquis après des années de pratique et d’observations des infimes réactions corporelles de mes congénères s’avéra utiles quelques heures plus tard, quand nous sommes interpellés par un groupe de cavaliers. Ceux-ci, des hommes du Swagdar ont pour ambition de nous faire payer un droit de passage de 150 pièces d’or pour fouler les terres où nous sommes au sud de Rethmar et Channathgate. Parfait, à partir du moment où mon interlocuteur est vénal, il y’a déjà moyen de discuter, de le ferrer comme un poisson avec une gemme brillante en guise d’hameçon. Quelques bégaiements plus tard, il lâche qu’ils « s’arrangent » avec les gnolls quand ceux-ci veulent passer… Un regard vers mes compagnons pour m’assurer que cette bévue verbale ne leur a pas échappé. Chacun approche de façon infime sa main de son arme. Ses hommes en savent plus qu’ils ne l’admettent, sans doute même sur la localisation de la troupe de la Tribu du Lion, mais surtout sur les agissements des gnous.
Et cette fois, il sera plus facile de parler qu’en gnoll…
Récit de Ténaris
Son lourd gant crissé sous la pression constante qu'il opérait sur les rênes de son destrier. Cuir contre cuir pour sa main gauche, cuir contre maille pour celle de droite qui sous cette torsion inhabituelle emportait des lambeaux de lanière à chaque mouvement de crispation. Sentant l'ardeur du combat monter dans leur cœur de son cavalier à chaque secondes qui passaient, « Dévoreur-de-soleil » renâcla et piaffa à son tour comme pour montrer son approbation. Le sang lui battaient aux tempes, d'abord d'un bruit sourd et étouffé tel le pas d'un homme marchant sur le pavé il s'était amplifié jusqu'à devenir celui d'un cheval lâché au grand galop.
Ténaris comprenait très bien où son nouveau compagnon voulait en venir, et pourquoi il s'obstinait à parlementer avec cette bande de voleur. Mais il lui fallait toute la force de sa volonté pour ne pas entrainer son équipée dans un nouveau combat.
Il avait cela en horreur.
Cet étalage de maille et de fer que représentait ces marauds ne déclenchait en lui que dégout et révolte. Toute sa vie durant il n'avait eu de cesse de se lever contre ce genre d'oppression.
« La force doit servir à protéger, non à opprimer » tels étaient les mots encore marqués en son inconscient, souvenirs des veillées de ses jeunes années lorsqu'il recevait l'enseignement des plus anciens. Tous autour assis du feu, d'âge différents allant de l'enfant au guerrier aguerri, les membres de la tribu écoutaient le cœur empli de respect les contes et litanies émanant de trois formes aux contours indistincts dont les corps se confondaient par endroit à leur ombre projetée par la lueur des flammes. De ces trois amas de peaux et de couvertures jaillissait de chacun un visage strié de rides épaisses et profondes dont les bouches d'une diction encore parfaite mais à la voix roque et marquée par les ans lançaient à l'assemblée ainsi réunie les récits des temps anciens. Toute la jeunesse de Ténaris avait été bercé par ces contes aux héros sages et valeureux qui avaient, prodiges après prodiges, forgés la gloire de la tribu du Lion. « Paulus le Voyageur, Améria la Rieuse, Sénéssia la Guérisseuse, Erlan le Dragon de la horde... » étaient les modèles qui avaient fait de lui l'homme qu'il était.
Dès son plus jeune âge, les sages de la tribu avaient senti en lui cette flamme, ce regard tourné vers l'intérieur, cette lumière supérieure qui vous pénètre et vous dérange qui forme non pas les plus grands chefs mais les hérauts du changement, ceux par qui les choses arrivent, que l'histoire retienne leur nom ou pas, ces petits ouvriers du Destin. Il avait donc reçu l'enseignement des anciens, celui d'écouter le chant éternel qui berce les grandes terres désolées du Shaar. Il avait appris à écouter les murmures emportés par le vent, les paroles sourdes des pierres tapissant les lits des rivières et des animaux du plus grand au plus infime, ou même le chant joyeux et clair que représentait cette énergie qui baignait toute chose, berceau de notre monde qu'il découvrit devoir s'appeler l'Art ou magie mais dont il ne comprenait rien aux tentatives vaines de ces sorciers voulant la dompter alors que lui se contentait de la ressentir et de l'aimer.
Il n'aimait pas la corruption, il abhorrait le mensonge mais par dessus tout le dégout lui venait aux lèvres quand il voyait le fort soumettre le faible. Bien qu'il reconnaissait l'ordre naturel des choses, le prédateur chassant sa proie, le fils soumis à son père il lui était impossible de rester de marbre devant des injustices.
Et cela Nobanion l'avait tout autant en horreur.
Ce n'était guère la situation actuelle qui faisait monter en lui cette colère, mais plutôt d'imaginer ce que ces brigands avaient pu faire avant et surtout ce qu'ils feraient s'il n'intervenait pas. Avaient ils soumis une mère et ses enfants fuyant la misère pour une vie meilleure leur volant les dernières ressources dont ils disposaient, avaient ils surpris dans son sommeil le marchand qui se croyant en sécurité sur les routes de l'empire avait sous-estimé son escorte. Les scénarii se bousculaient dans sa tête quand son regard se porta à la ceinture d'un des cavaliers lui faisant front. Cette forme, ce cuir et ce travail ne pouvait être qu'une des ceinture fabriquée au sein de sa tribu, assurément arrachée sur le corps encore tiède d'un de ses compagnons qu'ils recherchaient si âprement.
Cela en était de trop. Il ne pouvait pas rester sans réagir. Il posa une dernière fois son regard sur Tabuig cherchant une réaction.
Les lions allaient ils à nouveau rugir ?
Homélied’Aragnel en la mémoire d'Hélène de Maupertuis :
Cette chaîne nous unit en dehors de l'espace et du temps, à tous nos frères et soeurs heureux où malheureux répandus sur la surface du monde.
En elle sont toujours présents ceux qui la formaient hier. Qu'elle soit l'emblème de l'amour que nous avons reçu et que nous transmettrons dans sa plénitude aux générations à venir.
Hélène était une grande dame, elle inspirait naturellement le respect à ceux et à celles qui l'approchaient. Beaucoup de pudeur, une certaine réserve, un respect naturel de soi-même et des autres, ne prenant la parole qu'à bon escient, telle elle apparaissait à ceux et celles qui la voyaient pour la première fois.
Hélène était un grand cœur. Nous en avons tous aussi fait l'expérience. Avec Sire Barathéon, elle avait fait de sa maison un lieu où il faisait bon se reposer, où l'on se sentait bien, et que les amis avaient peine à quitter. Ses enfants, son mari, sa maison étaient tout pour elle.
Et cependant elle ne limitait pas son regard à l'horizon de son foyer : forte de l'amour des siens, elle savait regarder plus loin et se faire proche de ceux et de celles qui avaient besoin d'elle.
Et c'est pourquoi je dis à Lathander : " Merci Lathander de lui avoir donné ton Esprit, même si elle n'en avait pas pleinement conscience, et même si, par moments, comme beaucoup d'entre nous, elle se sentait loin de Toi".
Hélène, tu manques à Sire Barathéon, à Théodore, à Enguerrand et à Agathe. Mais je suis certain que tu es toujours proche d'eux. Tu nous manques à tous. Et nous remercions Lathander de t'avoir connue. J'espère avec tous ici que tu as enfin découvert ce monde sans conflits, sans haine, plein d'harmonie et d'amitié, plein d'amour dont tu rêvais, et que tu as tenté de faire vivre chez toi à ceux que tu aimais, et à nous qui t'aimions.
Maintenant, élevons notre esprit vers Lathander et jurons, en mémoire d’Hélène, de travailler sans relâche au grand oeuvre du Bien universel.
Dans un monde où règnent la matière, la force et le mensonge, faisons le serment de maintenir lumineuse et droite la flamme de l'amour et de l'esprit humain.
Quittons cette chaîne mes Frères et Soeurs et que nos coeurs restent unis !
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