La Quête des Origines - Back to 640 !!!


Beaucoup d'ennemis et si peu d'alliés, des questions sans réponses...

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(Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese)

Septième jour du mois de Flamerige, 639 DR, environs de Rethmar, le Shaar méridional, Faerun, Deuxième Âge de ce monde.

Les premier et second jours du mois de Flamerige furent consacrés à l'enquête sur la mort accidentelle d'Agathe : examen de la chambre et du corps (confié aux bons soins des prêtres de Jergal), collecte de témoignages, rituel nécromantique de communication avec les morts mené par le frère Aragnel. La tentative de communication avec le cadavre d'Agathe se révéla infructueuse. Deux raisons possibles selon le prélat : soit l'essence résiduelle d'Agathe dans le corps réanimé pour l'occasion refusait de coopérer, ce qui eût été pour le moins étonnant compte tenu de la complicité entre la jeune femme et le prêtre ; soit le cadavre avait été récemment soumis à ce rituel mortuaire, mais quand, où, et accompli par qui ? Autant de questions laissées sans réponses...

Pendant ce temps, Ténaris préparait l'expédition vers la ville de Rethmar, dans les environs de laquelle nous étions censés retrouver le vénérable Tralduiir. Avant le départ, je décidai de partager le travail de décryptage des fameuses runes gravées sur la garde de l'épée avec Sénoj et les prêtres d'Oghma. Je demandai à un jeune prêtre d'Oghma de mener pour moi quelques recherches sur la légende du château d'Al-Ahnar. Enfin, je portai personnellement une missive d'Enguerrand à destination de la matriarche Maerildarraine et confirmai à cette dernière, lors d'une courte entrevue, que nous nous rendrions à la cité de Safran vers la fin du mois.

Le 3 Flamerige, lors de la traversée du lac Lhespen qui nous ramenait vers Kormul, Enguerrand vint vers nous avec une étrange nouvelle : il avait appris qu'une dette ancienne liait son père avec Oberyn Martell et me demanda de faire des recherches à ce sujet dans les récits, gestes et chroniques, à quoi je répondis, sur un ton un peu sec, que c'était en pure perte : quel secret consigné par écrit eût-il pu ignorer, lui, qui se targuait d'être doté d'un talent inné pour la "collecte" d'informations sensibles, en particulier sur un aspect touchant à la famille ? Mais en mon for intérieur, je ne doutais pas que son père, se méfiant de lui, ne perdît jamais une occasion de le mettre à l'écart des affaires privées un peu délicates. J'avançai, un peu perfidement, qu'il eût été préférable pour Agathe qu'il fût mis au courant de ce détail avant l'accident plutôt qu'après. C'en fut trop pour Aryon et Ténaris. En privé, ces deux-là me firent de dures remontrances : exaspérés par mon intellectualisme, ils me reprochèrent ouvertement ma froideur, ma neutralité assumée, mes remarques méprisantes ou déplacées, et plaidèrent pour plus d'empathie, plus de respect et de diplomatie, plus de sentiments et d'attention, en particulier dans ces moments d'épreuves que traversait le jeune Enguerrand. Leurs propos me touchèrent plus que je ne voulus bien l'admettre. Ces reproches faisaient écho à ceux d'autres compagnons, au premier plan desquels venait Hector. J'avais pourtant l'impression d'avoir évolué dans le bon sens, mais d'évidence, ma nature profonde se rappelait à moi en toute occasion et mes efforts n'étaient pas suffisants. A l'avenir, je me promis de moins parler et d'écouter davantage.

Matinée du 5 Flamerige : rencontre avec le vénérable Tralduiir, qui tourna au désastre. Après nos révélations et sa prise de conscience de la gravité de la situation, soudaine attaque de la bête de Malar qui, pulvérisant les murs en bois de la chaumière, arracha la tête du druide d'un coup de gueule, avant de se retourner vers nous, toutes griffes dehors, les yeux dilatés, la queue balayant furieusement la pièce et la mâchoire béante dégoulinant de sang. Nous en vînmes finalement à bout grâce aux exploits guerriers d'Aryon qui lui infligea de terribles blessures avec son arme à deux mains. Qui avait envoyé ce monstre ? Pourquoi ? Et contre qui ? Chassait-il le druide ou nous ? Fouille de la cabane où nous découvrîmes le cadavre du vrai Tralduiir dans la chambre à coucher, sous le lit. Au même moment, l'autre cadavre commença à se transformer en un humanoïde à la peau grisâtre : un doppelganger ! Que faisait-il à cet endroit ? Pourquoi avait-il assassiné le druide ? Nous attendait-il ? Autant de questions laissées sans réponses...

Retour à Rethmar le 7 Flamerige, vers midi où nous retrouvâmes Tatbuyug dans une taverne près de la porte ouest. Tatbuyug, la quarantaine, était un grand gaillard musculeux, haut de sept pieds, plus large d'épaules qu'Aryon, avec des bras gros comme mes cuisses. Il portait une armure de cuir, complétée par des pièces de métal, et par-dessus, entourant son cou et tombant dans son dos la fourrure couleur fauve d'un immense félin. Il ne se séparait jamais de son arc long et son carquois était bien garni. La peau de son visage était burinée par le soleil des steppes. Mais quelle était cette étrange lueur dans ses yeux ? Il avait le regard fixe, ce qui intrigua immédiatement Enguerrand. Il parla d'une voix monocorde à Ténaris, en nous ignorant totalement. Ténaris et lui devaient se rendre auprès de Silicon, le chef de la tribu du lion, sans attendre, et seuls. Ténaris résista un peu, voulait prendre le temps de se reposer une nuit à Rethmar après les derniers événements, mais le guerrier ne voulut rien savoir. Son entêtement finit par devenir suspect. Alors que les deux hommes gagnaient les écuries, je remontai dans ma chambre en toute hâte, accomplis un rituel de détection de la magie, et revins juste à temps pour scruter Tatbuyug quelques secondes, au moment où il enfourchait sa monture. Et ce que je craignais fut hélas confirmé : Tatbuyg était sous l'influence d'un charme maléfique, un sortilège des cercles intermédiaires. Son esprit était dominé, l'homme était comme possédé, au point qu'il chercha par tous les moyens à mettre la plus grande distance possible entre Ténaris, lui et nous, avant de se retourner finalement contre nous, nous décochant des flèches meurtrières. Nous le neutralisâmes au terme d'un sanglant combat dans les steppes. Mais qui le manipulait à distance ? Pourquoi ? Autant de questions qui appelaient des réponses...

[Psaumes, XXV, 16-19]
"Regarde-moi, Ô Puissance, et aie pitié de moi,
Car les angoisses de mon coeur augmentent ;
Vois combien mes ennemis sont nombreux
Et de quelle haine violente ils me poursuivent."

Derni?re modification le 03-05-2012 ? 22:38:52
"Va maitenant, écris ces choses
devant eux sur une tablette,
Et grave-les dans un livre,
afin qu'elles subsistent
dans les temps à venir,
Eternellement et à perpétuité..."
Esaïe, 30, 8.

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Le soleil pontait déjà fort vers l'ouest dardant une lumière aux couleurs chaudes sur les toits des dernières maisons et fermettes éparses encerclant Shanagate.

Rare étaient ceux, si proche des heures de la nuit, quittant l'ombre protectrice des hauts murs de la citée. Trop de dangers se trouvaient ici pouvant vous happer et vous faucher dans l'ignorance la plus totale.
Bandits et monstres n?attendaient que leur heure, celle de la nuit où Shar la sombre déesse règne, pour sortir de leurs antres et refuges pour se déverser tel un fléau à l?affût de nouvelles victimes.

Deux silhouettes montées se détachaient dans les dernières lueurs de la journée, leurs ombres tremblotantes jouant un drôle de théâtre sur la route rocailleuse quittant la citée.

En tête se trouvait Tatbuyug et chevauchant à une encoudée derrière lui, Ténaris. Aucun lien de subordination réel n'existait entre les deux hommes outre le respect mutuel qu'ils partageaient. Chacun laissant à l'autre le champ libre pour exercer ses compétences à bon escient.

Pourtant ils auraient pu.

Tatbuyug, le survivant, vainqueur de nombreuses batailles et escarmouches, guerrier reconnu des siens qui par sa maitrise des armes auraient pu faire plier plus d'un homme à sa volonté.
D'un autre, Ténaris, fils d'un chef de guerre craint des siens et de ses ennemis, promut à une grand avenir parmi les siens, élevé et éduqué pour diriger.
Pourtant l'un et l'autre n'essayèrent jamais de faire plier l'autre devant ses avantages.

Peut être au déplaisir de certains.

Bien souvent Ténaris s'était laissé à penser qu'il n'avait pas l'étoffe pour devenir le chef incontesté que ses pères voyaient en lui. Non par faiblesse ou couardise, mais Ténaris savait au fond de lui que les dieux lui avaient choisi un destin tout autre. Plus d'une fois il avait cru lire au fond des yeux de son aîné, Tatbuyug, un éclair de déception comme s'il attendait quelque chose de plus de lui.

Et Ténaris savait exactement quoi.

Qu'il s'affirme face à lui, lui imposant ses idées et sa vision du monde dans une diatribe enflammée se libérant des fers de son enfance pour rentrer dans le monde des hommes. Indubitablement il s'en serait déroulé un combat entre les deux guerriers, au premier comme au dernier sang, car ce genre de leçon ne s'apprend que de cette façon. Tatbuyug se serait lancé dans la bataille avec toute la fureur du lion, cherchant la victoire mais espérant la défaite. Car sa défaite aurait été sa plus grande victoire celle de la naissance d'un nouveau chef d'une envergure supérieur au précédent, le jeune lion chassant le vieux mâle affaiblit, lui indiquant que l'avenir de la tribu serait sauvegardé pour une génération de plus.
Au combien Ténaris avait vu cette lueur dans le regard de Tatbuyug. Mais il ne s'étaient jamais résolu à cela. Il savait leur compétence martiale quasi égale, bien que le vieux guerrier le dépassait encore un peu, l'expérience de l'âge assurément mais seule son ingéniosité aurait pu le sauver dans un combat à mort contre Ténaris. Car lui avait reçu non seulement l'enseignement des chamans de la tribu, lui offrant le pouvoir du monde des esprits mais qui plus est Nobanion, le Seigneur Rugissant, lui avait fait la grâce de lui apporter son soutien. Mais comme à son habitude, Ténaris n'auraient pu se résoudre à faire appel à cette force cachée pour venir à bout du vieux guerrier. Les armes seules devraient parler.
Honneur de gagner par les armes ou folie de combattre amputer d'une part de soi. Car une des premières leçon que nous apprend le Shaar est qu'il ne nous fera jamais de cadeau, lui n'hésitera jamais à lancer toute sa sauvagerie contre vous. Alors pourquoi retenir ses coups ?

Il ne pourrait jamais contenter tout le monde. Là était son point faible. Il aimait les hommes, il voulait les voir libre et heureux. Il savait que la liberté s'arrache par les armes, mais il voulait continuer à croire à la bonté de chacun. Il savait pourtant d'ors et déjà qu'il serait déçu.

Le monde autour de lui avait changé. Son monde. Mais depuis quand ? Depuis son arrivée dans les citées de l'empire, depuis sa rencontre avec ses nouveaux compagnons et les révélations de ce mage farfelu.

Il comprenait la vision du mage, tant soit peu que son histoire de voyage dans le temps soit vrai, mais il ne pouvait se résoudre à penser comme lui. Des évènements terribles se profilaient dans un avenir proche, des hommes de bien seraient amenés à proférer des actes cruels et immoraux pour sauvegarder leur futur.

Ténaris devra lui aussi s'y plier. Lutter contre le feu par le feu. Utiliser les armes de nos ennemis contre eux. Par le passé de nombreuses guerres contre le Mal ont été gagné ainsi, des guerriers saints faisant plier leur ennemis mais y perdant assurément une partie de leur âme.

Sortant de sa rêverie passagère, Ténaris réaffirma sa prise sur ses rênes.

« Tu penses trop, mon bon Ténaris. Tes rêves ne sauveront personne. Il est temps d'agir et de devenir un homme. »

Ténaris stoppa sa monture quelques instants à peine après leur sortie de Shanagate. Guidant de ses genoux sa monture jusqu'au prêt de Tatbuyug surpris et énervé, lui aussi ayant marqué l'arrêt.

« Ne pas le tuer... ne pas le tuer...

Je te souhaite d'avoir raison mage car ta vie en dépend.

Nobanion guide mon poing
 »


Sautant de sa monture, Ténaris se jeta sur Tatbuyug...







Derni?re modification le 21-04-2012 ? 12:16:47
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