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Episode 4 : En route vers Shanahgate

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Seule la colère retenait encore mes larmes. Que faisait cette boule en fond de mon ventre, si lourde, si profondément enfuie. Je n'arrivais pas à savoir vers qui diriger cette hargne. Vers ces chacals à deux pattes qui avait occis mes compagnons et amis ? Ces vautours qui avaient osé profaner le lieu de leur sépulture ? Ou vers moi, qui avait été incapable de les retrouver à temps. Eux qui en un sens n'étaient présent que pour me protéger, comme Tatbuyug. Les lions n'étaient rien sans les leurs, mais je me sentais d'avantage comme un lionceau, un chaton, aux griffes émoussés impuissant devant les sinistres évènements passés.

Je jetais un regard vers Tatbuyug, vers ce grand guerrier, ce lion redoutable aux cicatrices et aux exploits multiples. Qu'étais-je face à lui ? Un garçon encore dans l'ombre de son père, fier parmi les fiers, qui par de vaines bravades essayait d'attirer l'attention à lui. Un guerrier ? J'en avais bien l'épée et l'armure mais que connaissais-je vraiment des batailles et de ses affres.

Je me sentais vide, inutile face aux événements qui nous précipitaient peu à peu dans la tourmente. Depuis que j'avais rencontré mes nouveaux compagnons j'essayais de leur montrer la meilleure image que je pouvais, celle d'un brave affrontant mille dangers pour la gloire des siens. Mais j'étais terrifié. Terrifié de ce monde et de ses dangers que je connaissais en définitif si peu. Mon monde, nos steppes, me semblaient encore voilà peu infinies mais je me rendais de plus en plus compte qu'il tenait à peine dans le creux de ma main comparait à l'immensité de ce que le monde, le vrai, représentait. Tous ces nouveaux gens, ces populations, ces villes si bigarrées m'étaient en fin de compte inconnus. Voilà peu j'étais encore certain de nos valeurs et notre style de vie, de notre grande chevauchée, mais le doute m'envahissait de plus en plus conscient que nous étions visiblement en minorité, si peu face à ces gens. Pourtant mes v?ux les plus chers étaient de les protéger, les connaissant ou non, de leur apporter la liberté. Hélas par moment j'avais l'impression que même eux se dressaient contre cette idée, effrayés à leur tour d'être libres et heureux. Je me sentais pourtant soutenu par Nobanion, son image vindicative, et pourtant rassurante, dressée à mes côtés.

Malgré cela j'étais perdu. Je ne savais où dirigeais mes pas, mes compagnons Enguerrand le premier semblaient partager ce sentiment et je ne pouvais l'en blâmer. Les miens m'avaient envoyé ici et j'avais lancé notre cohorte dans cette aventure à la recherche d'ennemis qui se faisaient de plus en plus lointain. Courrions-nous après des chimères, vers une fin qui n'apporterait rien. Je me sentais partagé comme tiraillé entre deux « moi » qui n'en étaient pas vraiment. Devrais-je écouter Chaca qui prônait de sage façon, malgré sa couardise latente, un repli ou le flamboyant Aragnel porté par Lathandre. J'avais toujours plus ou moins vu le soleil, cet astre figé dans notre ciel, comme la crinière chatoyante de notre guide et père Nobanion.

Je cachais mon désarroi montant à mes compagnons par grand renfort de courage, mais il nous faudrait sous peu trouver notre route. Que Nobanion m'entende et nous protège.










Derni?re modification le 19-12-2011 ? 19:23:17

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Les six compagnons chevauchaient donc vers Channathgate, certains perdus dans leurs rêveries, tel Ténaris, d'autres dans leurs cogitations, tels Enguerrand et Chaka. Même infatiguable, la monture magique du mage ne pouvait rivaliser en célérité avec les magnifiques chevaux des deux membres de la Tribu du Lion. Chaka remarqua qu'il avait pris de la distance. Il rattrapa les deux guerriers au petit galop, suivi par le frère Aragnel.

Chaka : Ecoutez, je suis persuadé que les gens du Swagdar ont conclu des accords avec les gnolls et en savent bien plus sur la cité en ruines qu'ils ne l'ont dit. Si les gnolls vous intéressent, c'est auprès de ces gens qu'il faudrait creuser.

Ténaris : Je suis d'accord... Je pense plus à des accords tacites commerciaux qu'à des accords de guerre. Les bandits du swagdar sont des opportunistes, pas des belligérants.

Chaka (poursuivant) : Et pour le behir ? Vous avez réfléchi ? Je comprends que cela ne vous intéresse pas. Je maintiens que son éradication nous aurait assuré le respect des guerriers du Swagdar...

Ténaris : Tu as raison là encore... Mais ne précipitons pas trop notre passage dans la tombe (sourire). Le behir est puissant, bien que stupide, plus proche d'une bête que d'un sorcier machiavélique... Il fait parti du décor en somme.

Aragnel : Mon frère, le fait que des pilleurs de cadavres nous aient proposé de leur rapporter cette créature contre l'équipement des Lions morts (paix à leur âme) ne signifie pas nécessairement que tuer cet animal apporte un bienfait à la communauté...

Chaka (ton détaché) : Un bienfait à la communauté dites-vous... mmm... compte tenu du fait que les hommes et le behir se partagent un même territoire, son élimination ne saurait leur nuir... Mais c'est plutôt de réputation que je parlais. A l'évidence, les pilleurs de cadavres proposaient ce marché pour nous tester. J'en veux pour preuve leurs sourires imbéciles à ce moment-là de la discussion. J'en conclus qu'ils avaient de cette épreuve une assez haute opinion. Pour eux, le behir doit être l'un des adversaires les plus formidables de la région, en dehors des dragons et du démon. Nous avons refusé leur proposition et les avons défiés ouvertement ; et ils ont cédé. Leur amener la tête de cette immonde créature nous vaudrait non plus seulement de la crainte, mais également de l'admiration. N'êtes-vous pas d'accord ? Sur ces bases nouvelles de rapports, une élévation de leur valeurs éthiques ne serait d'ailleurs pas inenvisageable. Ne le croyez-vous pas ? C'est tout ce que je voulais dire (ton plus cassant). Je ne compte pas insister davantage.

Pause.

Chaka : Pour le moment, je n'ai pas d'idée particulière sur ce que pourrait désigner "Celui Qui Dort dans les Tunnels". Mais il faut y réfléchir. Ce n'est pas le démon. Notez bien, compagnons, qu'un démon ne peut venir sur ce plan que de deux manières : soit il est invoqué par un puissant mage via l'utilisation de rituels de hauts niveaux, soit il emprunte un portail de téléportation entre plans. Compte tenu du fait qu'aucun mage n'a pour l'instant été mentionné, la deuxième option est la plus plausible. Soit le portail est bidirectionnel, soit il est à sens unique. Dans le premier cas, si le démon est encore là, cela signifie qu'il se plait sur Abeir-Toril et qu'il a des projets...

Ténaris : Je n'ai pas plus de connaissances que cela sur les démons à part celles, lacunaires, tirées des contes et légendes de mon peuple. Son élimination (si possible...) ne pourrait être qu'un bien pour toi.

Chaka : Si vous parlez de hâter notre passage dans la tombe, mon cher Ténaris, toute confrontation directe avec ce démon est le meilleur moyen. Je pense donc qu'un combat n'est pas ce que vous avez à l'esprit... Il faut négocier avec ce démon, notamment la récupération de mes compagnons, s'ils sont encore en vie. Tel est mon conseil. L'albinos faisant partie du clan gnoll des Portes des Crocs de Métal, mes compagnons doivent s'y trouver, selon toute logique. Compte tenu de leur qualité, peut-être n'ont-ils pas encore été dévorés...

Derni?re modification le 04-02-2012 ? 20:19:00
"Va maitenant, écris ces choses
devant eux sur une tablette,
Et grave-les dans un livre,
afin qu'elles subsistent
dans les temps à venir,
Eternellement et à perpétuité..."
Esaïe, 30, 8.

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Enguerrand écoutait d'une oreille distraite, geignant quelque peu de l'inconfort des interminables voyages à cheval. Malgré cela, il se disait qu'il avait eu de la chance. La chance que les Swagdariens n'ait pas eu l'idée de le capturer après avoir démasqué son auguste filiation dans le but d'une rançon. Voilà qui aurait été autrement plus inconfortable...
D'une endurance à l'adversité peu visible aux premiers abords, Enguerrand sourit néanmoins sur sa relative bonne fortune avant de relever le menton :

"Chaka, vos arguments concernant le cas du monstre... le béhir, n'est ce pas?... sont convaincants et bien formulés. *souriant* Vous progressez dans la forme de vos propos, c'est bien et prometteur. Bon, sur le fond je n'ai pas d'avis. Ce que je sais, par contre, c'est que je n'ai aucune prédisposition pour ces contrées arides alors les aberrations qui y résident ne me sont d'aucune familiarité. Vous connaissez sans doute la maxime :"Il n'y a pas de bon vent pour qui ne connaît pas son port"...

*se grattant la barbe naissante sous le menton"... En fait, j'aurais mieux mes aises à Channathgate."


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(Récit de Childebert Argenvrai, écrit en netherese)

Vingt-cinquième jour du mois de Mirtul, 639 DR, Swagdar, le Shaar méridional, Faerun, Deuxième Âge de ce monde.

Dans la matinée du 24 Mirtul, nous atteignîmes les steppes dites du Swagdar. Le Swagdar est une région plate du Shaar coincée entre les contreforts montagneux du Nath à l'ouest, la forêt d'Almar (ou Amtar) à l'est, et les Monts Gnollwatch au sud, qui forment la frontière naturelle avec le Dambrath. C'est une sorte d'immense territoire désolé que se partagent quelques clans de brigands, de hors-la-loi, et quelques créatures, vaguement monstrueuses, le plus souvent solitaires.

Nous aperçûmes au loin de la poussière : une troupe de cavaliers galopait vers nous à vive allure. De vulgaires brigands de la région, qui nous accostèrent et nous apostrophèrent en des termes grossiers, exigeant de nous un droit de passage exorbitant. Les Lions, fiers et droits, demeuraient méfiants et hostiles. Enguerrand prit la parole et tenta d'éviter un conflit avec son talent habituel de négociateur. Nous réunîmes la somme exigée et payâmes. C'est alors que je vis l'expression du visage de Ténaris changer. Il regarda nerveusement son compagnon à plusieurs reprises. Echangèrent-ils par un langage de signes secret ? Je ne saurais l'affirmer. Mais les brigands durent s'en apercevoir aussi. Ils se tenaient sur leur garde, leurs archers prêts à décocher leurs flèches meurtières. Quant à moi, j'avais prudemment mis pied à terre et, protégé par ma monture, incanté hâtivement un ou deux sorts d'abjuration, anticipant le pire... Soudain, Ténaris interpella les brigands, les sommant sur un ton sec et menaçant de lui expliquer la raison pour laquelle l'un d'entre eux portait la ceinture de cuir d'un guerrier de la Tribu du Lion. Consternation dans nos rangs... La tension était telle que les gouttes de sueur perlaient à tous les fronts, à l'exception précisément de celui de Ténaris et de celui de Tatbuyug. Devant une telle détermination, les brigands finirent pas céder, incertains de remporter la victoire face à six aventuriers suspects... Ils passèrent aux aveux : lors de leurs pérégrinations, ils étaient tombés, par hasard, sur le lieu d'un combat entre humains et gnolls. Ils avaient pillé sans vergogne les cadavres des guerriers humains. Telle était la loi du Swagdar... Ils nous indiquèrent le lieu, un peu plus au sud. Finalement, nous les laissâmes repartir. Ils s'enfuirent à l'est au triple galop. Nous n'eûmes point de difficultés à retrouver le lieu du combat, aidés en cela par les vautours, répérés à distance, qui se régalaient des chairs putrescentes des gnolls et des humains morts depuis trois jours. Sept Lions, partiellement dévorés et pas uniquement par les vautours ou les chacals, dix gnolls massacrés, et des cadavres de chevaux, criblés de flèches. Des traces de gnolls, d'humains et de chevaux partaient vers l'est, en direction de la forêt d'Amlar. Les barbares blessés avaient dû être emmenés, de la viande fraiche pour la route... Les extraordinaires talents de pisteur de Ténaris permirent aussi d'identifier les traces d'une créature assez lourde, à pattes griffues. Peut-être un Vrock, ce qui eût expliqué en partie la défaite des Lions. Nous décidâmes de suivre les traces. En soirée, alors que nous nous interrogions sur le meilleur emplacement pour monter un camp, nous fûmes attaqués par des Ankhegs, sorte de scarabés géants, cuirassés, dotés d'énormes mandibules coupantes comme des rasoirs. Ils émergèrent du sol sans prévenir. Les pattes de ma monture furent promptement sectionnées. Projeté à terre, il s'en fallut de peu que je ne trépassasse. Par tous les dieux ! Il faut des années et des années pour faire pour un mage compétent ou un savant, mais quelques secondes d'inattention dans ces régions hostiles suffisent à l'éminer définitivement...

Le 25 Mirtul fut riche en événements inattendus et en révélations. Dans la matinée, nous fûmes survolés par un dragon bleu qui par chance ne nous accorda aucune attention. Plus tard, nous arrivâmes à la lisière de la forêt d'Amlar. La chaleur dans cette partie du Shaar était suffocante et le taux d'humidité très élevé. La forêt s'étendait devant nous absolument impénétrable. Je doutais que la lumière pût filtrer à travers l'écran d'arbres, de plantes exotiques et de buissons. Une discussion s'ensuivit. Nous jugeâmes préférable de ne pas nous aventurer dans la forêt, connue et redoutée pour sa densité et la dangerosité de sa flore et de sa faune, sans parler des gnolls et des elfes, qui partout pouvaient nous tendre des embuscades mortelles. Nous longêames donc la lisière de la forêt en direction du nord. Dans l'après-midi, nous parvînmes à une sorte de plateau au centre duquel se trouvait un immense cratère. Autour du cratère s'était organisé un campement gigantesque : des tentes multicolores, des marchés à l'air libre, des femmes occupées à leurs activités, des enfants courant partout, des cavaliers et des chariots allant et venant, etc. Et à l'intérieur du cratère, sur les pentes, disposées selon plusieurs niveaux circulaires concentriques, des habitations troglodytiques rudimentaires. Nous détectâmes à plusieurs reprises un symbole peint sur les portes, sur les murs ou sur les étendards : une tête de mort avec un bandeau sur l'oeil gauche. J'avais suivi mes compagnons qui s'en trop hésiter s'étaient dirigés vers le cratère et demandaient à parler au chef du clan. Deux intermédiaires nous reçurent. J'admirai, quoiqu'un peu sceptique, la manière dont Enguerrand se lança dans un discours complètement improvisé, se présentant comme l'envoyé d'une certaine maison "tranchant", des forges "tranchant", soucieuse de renouveler les termes d'un contrat de livraison d'armes... Les faits rapportés et les arguments ne furent apparemment guère convaincants mais eurent au moins le mérite d'aboutir au résultat escompté, puisque les deux hommes, un peu dépassés, jugèrent plus prudent "d'en référer au patron". On nous amena donc en face d'un individu appelé Damien, un homme de forte carrure, aux cheveux mi-longs bruns, au visage buriné coutûré de cicatrices, qui se montra plutôt amical et détendu. Enguerrand reprit son discours improvisé, y ajoutant au passage de nouvelles suggestions, dont certaines, du point de vue d'un citoyen de l'Empire, eussent pu passer pour de la haute trahison, mais également, hélas, des incohérences, que le dénommé Damien ne manqua pas de relever, prouvant par là-même qu'il était loin d'être un sot. Nous comprîmes un peu plus tard que tout était joué depuis le début : Enguerrand, fils de seigneur, avait manifestement sous-estimé sa popularité et l'un des hommes de Damien l'avait reconnu assez vite et s'était empressé d'indiquer à son supérieur la véritable identité de son interlocuteur. Une fois cet épisode divertissant clos, la discussion put repartir sur de nouvelles bases bien plus saines et bien plus sérieuses. Passons les détails. Nous apprîmes entre antres choses que 300 gnolls s'étaient amassés dans une cité en ruines appelée "Les Portes des Crocs de Métal" située au sud de la forêt d'Amlar, sur les rives de la rivière Ambron. Ceci depuis quelques mois. Ces 300 gnolls étaient bien plus forts que la moyenne. Ils ne venaient pas des Monts Gnollwatch mais plutôt des Monts Wyrmbones. Comment s'étaient-ils retrouvés là et pourquoi ? Mystère. L'un d'entre eux était albinos. On l'appelait avec crainte le "coupeur de têtes". Mais le véritable chef était "Celui Qui Dort dans les Tunnels".

Enfin d'intéressantes révélations ! Le gnoll albinos faisant partie des 300 gnolls, Voyvodin, Wyrven et Marty, s'ils n'ont pas déjà été dévorés, doivent se trouver dans la cité. Il est probable que les barbares survivants de la Tribu du Lion y soient également. Ces hommes du Swagdar en savent plus qu'ils ne veulent bien l'admettre sur les gnolls et leurs agissements. Une négociation avec les gnolls pourraient passer par eux. En échange d'informations sur l'Empire et d'autres prisonniers, ils pourraient accepter de nous rendre nos amis. Qui sait ? Je dois également me renseigner au plus vite sur cette cité en ruines, sur le démon, réfléchir sur le sens de cette expression traduite : "Celui Qui Dort dans les Tunnels". J'ai du travail !

Concernant mes autres soucis (et ils sont nombreux), j'envisage de me rendre en Halruaa d'ici peu. Ce n'est pas loin ! J'y rencontrerai assurément des prêtres de Mystra (divinité très présente dans ce pays) auprès de qui je pourrai puiser soutien, conseil et reconfort. Avec un peu de chance, les temples d'Halruaa entretiennent des contacts avec des temples dans le nord. Et des portails existent entre eux. Prions que je ne me trompe pas.

Derni?re modification le 04-02-2012 ? 20:15:11
"Va maitenant, écris ces choses
devant eux sur une tablette,
Et grave-les dans un livre,
afin qu'elles subsistent
dans les temps à venir,
Eternellement et à perpétuité..."
Esaïe, 30, 8.
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